Un texte inédit de Gaétan Soucy, qui est mort le 9 juillet 2013 à l'âge de 54 ans, sera publié en mai aux éditions Notabilia.

Écrit deux ans avant sa mort, N'oublie pas, s'il te plaît, que je t'aime est la lettre d'amour d'un professeur de collège follement épris de son étudiante. Gaétan Soucy disait de ce texte qu'il était «d'une charge émotive intense», se décrivant lui-même comme «un archéologue amoureux qui explore l'idéal humain».

À la suggestion de son ami Alberto Manguel, qui estimait qu'il devait y avoir «un deuxième pan» à l'histoire, l'auteur de La petite fille qui aimait trop les allumettes avait entrepris d'écrire la réponse de l'étudiante. Il n'a jamais eu le temps de la terminer, fauché par une crise cardiaque l'été dernier après en avoir écrit seulement une page.

À la demande de l'éditrice Brigitte Bouchard, proche de Gaétan Soucy, et avec l'accord de sa fille Sakaya, les auteurs Catherine Mavrikakis, Sylvain Trudel, Pierre Jourde et Suzanne Côté-Martin ont accepté d'imaginer la réponse d'Amélie, l'étudiante. Leurs textes viennent d'une certaine manière conclure l'oeuvre de Gaétan Soucy, et aussi lui rendre hommage.

Dans ce court roman inachevé, l'écrivain et prof de philosophie «mesure, examine, interprète, remue, soulève les couches concentriques des sentiments», écrit Brigitte Bouchard dans le texte de présentation du livre. L'auteur de quatre romans, qui a marqué la fin des années 90, mais qui n'avait rien publié depuis la sortie de Music-Hall en 2002, se disait heureux de revenir sur la scène littéraire et espérait voir son livre sortir en 2014.

«Il ne restera de mon texte que des ruines, mais je te les donnerai», disait-il à son amie. Ses lecteurs auront l'occasion de goûter une dernière fois à son style unique dans quelques mois.