Christophe Ono-dit-Biot a reçu jeudi le Grand prix du roman de l'Académie française pour Plonger (Gallimard), une récompense qui ouvre la saison des prix littéraires, marathon unique au monde très prisé des Français.

Cet agrégé de lettres a été choisi par 11 voix, contre 4 à Thomas B. Reverdy pour son roman Les évaporés et 3 à Capucine Motte pour Apollinaria, une passion russe, a précisé l'Académie.

Né en janvier 1975 au Havre, Christophe Ono-dit-Biot est directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire Le Point. Il a déjà publié quatre romans: Désagrégé(e) en 2000, prix La Rochefoucauld, Interdit à toute femme et à toute femelle en 2002, Génération spontanée en 2004, prix de la Vocation, et Birmane, prix Interallié 2007, récompense qu'il avait dédiée au peuple birman.

«C'est très émouvant de recevoir ce prix dans ce temple de la culture, pour un livre qui est justement un roman de la transmission, de l'émerveillement face à la beauté», a dit à l'AFP l'auteur à l'allure juvénile.

«Plonger est un roman pour faire comprendre que la culture de l'ancien monde est éternelle, et nécessaire pour appréhender le présent et l'avenir», a-t-il ajouté.

«Mon combat c'est celui de la culture et de l'héritage», a-t-il insisté, tout en se défendant d'être «passéiste».

Journaliste et écrivain, il a comparé le «sprint» de l'enquête au «marathon» de l'écriture littéraire.

Dans ce roman touffu, César est journaliste. Il enquête sur la mort de sa femme qu'il a passionnément aimée, partie pour une destination inconnue en abandonnant leur petit garçon, Hector. Son père relit d'ailleurs l'Iliade.

«Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau», écrit l'auteur en préambule à Plonger, une oeuvre de 400 pages où la mer et les requins tiennent une place énigmatique.

De l'Europe au pays d'Aladin, des musées aux profondeurs marines, Plonger est l'histoire d'un couple épris d'absolu dans une époque où il est de plus en plus difficile d'aimer et de se défaire de ce qui n'est pas essentiel.

Après ce prix, le Goncourt et le Renaudot, pour lequel Ono-dit-Biot est aussi pressenti, seront proclamés le 4 novembre, le prix Décembre le 5, le Femina le 6, le Médicis le 12 et l'Interallié le 19 novembre.