La police italienne a saisi à Rome 36 manuscrits ainsi que des lettres et des dessins du célèbre écrivain Giovanni Verga qui avaient disparu il y a 80 ans et d'une valeur estimée à quatre millions d'euros.

Verga (1840-1922), plus grand représentant du «vérisme», mouvement inspiré du naturalisme français, est l'auteur notamment des Malavoglia, sorti en 1881.

Parmi le matériel retrouvé figure le manuscrit du premier roman écrit par Verga quand il avait 16 ans, Amour et patrie, qui est sans prix; «Il y a aussi la première ébauche des Malavoglia ainsi que sa correspondance avec D'Annunzio, Croce, Pirandello», a expliqué à l'AFP le commandant chargé de cette opération, Antonio Coppola.

L'affaire a commencé dans les années 1930 lorsque Giovanni Verga Patriarca, fils de l'écrivain, a confié les manuscrits à un chercheur à Barcelona Pozzo di Gotto, un village de Sicile.

«Le précieux matériel n'a jamais été rendu et toutes les tentatives pour le récupérer ont échoué car l'historien avait réussi à les dissimuler», a ajouté Coppola.

En 1975, le petit-fils de Verga s'était vu attribuer les droits sur tous les manuscrits et les autres matériels par un tribunal de Catane (Sicile). Désireux de tout vendre à la municipalité, il n'avait jamais réussi à mettre la main sur le matériel, qui, entre-temps, avait été récupéré par la fille du chercheur.

L'affaire a été relancée quand des responsables de la région Lombardie ont signalé à la police que des manuscrits de Verga allaient être vendus aux enchères par Christies à Milan.

La fille du chercheur, âgée de 76 ans, s'est vu confisquer tout le matériel qu'elle détenait à Rome. Elle risque jusqu'à dix ans de prison.