La dépouille de Chinua Achebe, un des pères de la littérature moderne africaine, est arrivée mercredi dans sa région natale du Nigeria où des centaines d'admirateurs étaient venus lui rendre hommage à la veille de ses funérailles.

Un cercueil en bois transportait le corps du célèbre auteur du roman Le monde s'effondre, mort en mars aux États-Unis à l'âge de 82 ans.

Environ 2000 personnes étaient réunies mercredi dans un stade d'Awka, la capitale de l'État d'Anambra, dans le sud-est du pays, où l'archevêque anglican d'Anambra a prononcé des prières au-dessus du corps du défunt.

Parmi la foule, de nombreuses personnes portaient des tee-shirts à l'effigie de l'écrivain et les chefs locaux avaient revêtu le chapeau rouge traditionnel des Igbos, l'ethnie d'origine de M. Achebe.

«C'est un grand homme de lettres qui est parti, mais nous sommes réconfortés par ses grandes oeuvres qui resteront pour longtemps», a estimé Innocent Okechukwu, un avocat de 27 ans qui s'était rendu au stade.

Les funérailles de l'icône de la littérature africaine auront lieu jeudi dans son village natal d'Ogidi, dans l'État d'Anambra, au cours d'une cérémonie à laquelle sont attendus des écrivains, des personnalités locales et étrangères ainsi que l'archevêque de Cantorbéry, selon la presse locale.

L'inhumation sur les terres familiales aura lieu après une cérémonie religieuse à l'église anglicane.

La vie du grand écrivain et poète avait été marquée par des relations difficiles avec les responsables politiques de son pays. En 2011, il avait notamment refusé pour la seconde fois d'être décoré par les autorités nigérianes. Le président Goodluck Jonathan a toutefois prévu d'assister à son enterrement.

L'oeuvre culte de M. Achebe est son premier roman, Le monde s'effondre, qui s'est vendu à plus de 10 millions d'exemplaires dans le monde. Ce roman imprégné de la culture Igbo dénonçait la colonisation britannique au Nigeria.

M. Achebe a vécu et travaillé aux États Unis, où il a été professeur à la Brown University de Rhode Island. Il se déplaçait en chaise roulante depuis un accident de la circulation en 1990.

L'écrivaine sud-africaine et Prix Nobel de littérature Nadine Gordimer avait qualifié Achebe de «père de la littérature africaine moderne» en 2007, quand il a été récompensé par le grand prix littéraire britannique Man Booker International Prize.