L'éditeur et écrivain Jean-Marc Roberts, patron des Éditions Stock, est décédé lundi en fin de matinée des suites d'un cancer, à l'âge de 58 ans, a annoncé sa maison d'édition.

Auteur prolixe d'une vingtaine de romans doux-amers, il venait de publier un ouvrage sur sa maladie, deux cancers qui l'avaient frappé ces dernières années, Deux vies valent mieux qu'une. Écriture et édition ont été ses deux métiers de passion qu'il a toujours exercés en parallèle.

Né le 3 mai 1954, fils unique de la comédienne italienne Ada Lonati et d'un père américain, Edwin Roberts, resté outre-Atlantique, il avait publié son premier roman à 17 ans: Samedi, dimanche et fête, au Seuil.

Dans plusieurs romans, Jean-Marc Roberts, lui-même père de deux grands enfants nés d'un premier mariage et d'un plus jeune, a évoqué la figure paternelle absente: Monsieur Pinocchio, Affaires personnelles, Mon père américain... Il a consacré à sa mère son roman Une petite femme (Grasset), en 1998.

Il avait offert en 2011 à son ami de jeunesse, le photographe François-Marie Banier, un texte-plaidoyer, François-Marie (Gallimard). Il y racontait notamment leurs frasques de mauvais garçons surdoués.

Il avait aussi partagé les bancs du lycée Chaptal, à Paris, avec l'auteur-compositeur Didier Barbelivien.

Deux ans après la publication de son premier roman, le jeune auteur entre en 1974 chez Julliard comme conseiller littéraire et pratiquera toujours les deux métiers: éditeur dans plusieurs maisons, dont Le Seuil, et écrivain. Des livres où il voile et dévoile sa propre vie.

C'est avec Méchant, en 1985, qu'il plonge dans l'autobiographie.

À 25 ans, en 1979, il obtient le Renaudot pour Affaires étrangères et écrit le scénario de son adaptation au cinéma par Pierre Granier-Deferre, Une étrange affaire, prix Louis-Delluc en 1981. Il écrira plusieurs autres scénarios.

Devenu gérant des Éditions Stock (filiale de Hachette) en 1998, Jean-Marc Roberts a aussi découvert et édité en 2003 le roman de l'actuelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, Les derniers jours de la classe ouvrière.

Dopant le domaine français de la maison, à dominante étrangère jusque-là, il a publié chez Stock Christine Angot, Jean-Éric Boulin, Philippe Claudel, Éric Faye, Simonetta Greggio - qui écrit en français -, Colombe Schneck, Marcela Iacub (La belle et la bête), mais aussi de nombreux auteurs étrangers comme la Finlandaise Sofi Oksanen.

Auteur de plus de 20 romans, il a écrit ces dernières années, outre François-Marie, Je te laisse, Cinquante ans passés ou La Prière.