De tous les avantages liés au fait d'être finaliste pour le prix littéraire Man Booker International, le chèque qui viendrait avec cet honneur est probablement le moindre, affirme l'écrivain montréalais Josip Novakovich.

Un jour après avoir appris qu'il fait partie des dix finalistes pour le prix de 95 000 $, l'auteur de nouvelles d'origine croate et romancier a affirmé se réjouir du côté pratique d'une telle reconnaissance.

Il dit avoir désormais l'attention qui lui manquait de son éditeur HarperCollins, reconnaissant que les ventes de ses deux derniers livres n'avaient pas été reluisantes.

«Alors il semble que je serai publié encore chez eux, et c'est excitant», a-t-il exprimé.

Josip Novakovich se retrouve parmi les dix finalistes du Man Booker International, un prix remis tous les deux ans pour l'ensemble de l'oeuvre d'un auteur de fiction dont les ouvrages sont disponibles en anglais, même en traduction.

La liste de cette année comprend surtout des écrivains méconnus. Parmi les plus grandes pointures figurent l'Israélien Aharon Appelfeld et l'Américaine Marilynne Robinson, lauréate d'un prix Orange et d'un National Book Critics Circle Award, et la seule à avoir été déjà citée au Booker.

Josip Novakovich, qui enseigne la création littéraire à l'Université Concordia, a dit ignorer comment il avait pu attirer l'attention des juges, et ajouté avoir été surpris d'être identifié comme Canadien par les organisateurs.

«Je soupçonne que certains Canadiens doivent s'étre manifestés en ma faveur car, autrement, les Américains auraient inscrit «Américano-Croate» ou «Américain», ou quelque chose du genre», a fait valoir l'homme de 56 ans, qui détient les citoyennetés américaines et croates.

L'écrivain a déménagé à Montréal en 2009, et doit obtenir son statut d'immigrant reçu en fin de semaine.

«D'une certaine façon, cela représente encore plus d'importance d'être un finaliste canadien.»

Josip Novakovich voyait pour la première fois l'un de ses écrits être publié en 1988, sous la forme d'une nouvelle dans le New England Review, alors qu'il avait 32 ans.

Depuis ce temps, il s'est forgé un humour noir dans ses récits sur la guerre en Yougoslavie et ses atrocités.

«On dit que dans les moments tristes, il y a toujours quelque chose d'étrange, ce qui fait qu'on peut même y voir de l'humour d'une certaine manière. Durant la guerre, j'y allais et les gens continuaient de raconter des blagues et des moments inusités qui, qu'ils soient véritables ou non, en sont venus à faire partie du portrait», a expliqué Josip Novakovich.

Le gagnant du Man Booker International sera annoncé à Londres le 22 mai - alors que Josip Novakovich doit être dans une université de Jérusalem en tant que professeur invité.

Josip Novakovich a signé Three Deaths, son plus récent livre, en 2010, avec Snare Books.