L'écrivain russe Boris Strougatski, coauteur célèbre avec son frère Arkadi de romans de science-fiction qui furent censurés à l'époque soviétique, est décédé lundi à l'âge de 79 ans, a annoncé sa fondation sur son site internet.

Né en 1933 à Léningrad (Saint-Petersbourg à l'époque de l'URSS), Boris Strougatski a fait des études de mathématiques et a travaillé à l'observatoire astronomique de Poulkovo avant d'écrire des ouvrages de science-fiction avec son frère.

Les frères Strougatski commencent à publier leurs romans dans les années 1960, mettant l'accent sur les aspects les plus noirs de la modernité, avec une dose de satire du système soviétique.

L'un de leurs livres les plus connus, Stalker, pique-nique au bord du chemin, a été censuré par le régime. Adapté plus tard au cinéma par le metteur en scène Andréi Tarkovski (Stalker), ce roman a été considéré comme prophétique en raison de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, survenue 15 ans après sa publication.

Les romans des frères Strougatski ont inspiré des générations d'auteurs de science-fiction, et conquis de nombreux lecteurs sensibles à la dimension philosophique sous-jacente de leurs ouvrages.

Après le décès d'Arkadi en 1991, Boris a publié deux romans qui n'ont pas remporté autant de succès. Il s'est en revanche intéressé à la politique, critiquant souvent le président Vladimir Poutine.

En 2009, il a entamé une longue correspondance avec le magnat du pétrole emprisonné Mikhaïl Khodorkovski, évoquant notamment le défi auquel sera confrontée l'humanité avec l'épuisement des ressources pétrolières. Cette correspondance a été publiée.

Récemment, il a signé des pétitions demandant la libération des militantes du groupe Pussy Riot condamnées à deux ans de camp et des opposants arrêtés avant l'investiture de Vladimir Poutine en mai.

L'écrivain souffrait de troubles cardiaques et se trouvait à l'hôpital pour une dialyse, selon l'agence RIA Novosti citant un ami proche ayant requis l'anonymat.