Philippe Djian, l'auteur de 37,2° le matin et parolier de son ami le chanteur suisse Stéphane Eicher, a été couronné mercredi par le prix Interallié pour son roman Oh... (Gallimard), dans lequel l'héroïne s'enfonce dans une spirale de sexe et de mort.

Romancier prolifique et icône populaire depuis le phénoménal succès de l'adaptation en 1986 de son roman 37°2 le matin, par Jean-Jacques Beineix, Philippe Djian a publié douze romans chez Gallimard, dont Impardonnables (2009), Incidences (2010) et Vengeances (2011).

Il reçoit à 63 ans sa première consécration au 8e tour du vote des jurés, avec 5 voix.

Côté musique, il vient de signer plusieurs chansons du dernier disque de Stephan Eicher, L'envolée. Mercredi matin, il revenait de Suisse où il promouvait l'album.

Pour la première fois, dans Oh..., dernier mot prononcé par son héroïne, Djian se glisse dans la peau d'une femme, dont il raconte trente jours d'une existence où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent.

La narratrice, Michèle, vient d'être violée Pourtant, elle acceptera par la suite les mises en scène de viol de son agresseur.

Elle a aussi une liaison avec le mari de sa meilleure amie, un fils qui kidnappe le bébé de sa femme, une mère de 75 ans aux amants trois fois plus jeunes qu'elle, un père en prison pour avoir massacré des enfants...

Au-delà de ce cauchemar familial, Philippe Djian brosse un remarquable portrait de femme aux prises avec la veulerie des hommes.

Né le 3 juin 1949 à Paris, Philippe Djian n'a connu que des échecs avant 37°2, avec son premier recueil de nouvelles 50 contre 1, en 1981, puis ses premiers romans: Bleu comme l'enfer (1983), Zone érogène (1984).

Et c'est 37°2. Le succès du film (800 000 entrées en trois semaines) propulse le roman au firmament des best-sellers.

Djian s'installe en 1989 à Martha's Vineyard, petite île au large de Boston. Deux ans plus tard, il part à Florence, puis à Bordeaux, en 1994, enfin à Lausanne, où il restera cinq ans. Il vit aujourd'hui à Paris.