Malgré le titre, c'est plutôt un livre d'automne. Les sept nouvelles du recueil Mensonges d'été sont autant de variations sur le thème du mensonge.

Pour susciter ou conserver l'amour, pour épargner leur entourage ou simplement pour survivre, les personnages sont entraînés dans une spirale mensongère qui occulte leur souffrance et leur désarroi.

Peu importe qu'ils soient de fieffés menteurs, on se surprend à ressentir pour eux de la compassion voire de la tendresse. Leur volonté de s'en sortir est touchante. Des petits mensonges qui naissent d'un malentendu (La Nuit à Baden-Baden) aux mensonges orchestrés dans une mise en scène réfléchie (L'Inconnu dans la nuit), Bernard Schlink décortique les mécanismes sous-jacents à cet instinct de survie qui amène l'être humain à manipuler, enjoliver ou taire la vérité.

Chacune des nouvelles a la densité d'un roman. De l'une à l'autre, on retrouve le même ton et la même atmosphère tandis que l'écriture est criante de sincérité.

Les personnages (plusieurs sont écrivains ou professeurs d'université) voyagent beaucoup. On les retrouve entre autres en Afrique du Sud, aux États-Unis, en Islande et en Allemagne.

Depuis le grand succès de son roman Le Liseur, Schlink semblait se chercher. Il vient peut-être de se trouver.

Mensonges d'été

Gallimard, 290 pages

***1/2