Victor est un photographe qui ne prend plus de photos, alcoolique en rechute que l'abus de pot a rendu parano, tenté par le crack, le sexe extrême et la violence.

Dans son appartement du Centre-Sud, dont il ne sort que pour des expéditions autodestructrices, il se demande ce qu'il doit faire pour être «dans» sa vie et son coeur tout en refusant l'aide qu'on lui offre.

Cette spirale infernale, il la raconte dans une longue lettre à Nina, une femme qu'il a aimée et qu'il songe à aller rejoindre à Berlin.

Dans ce premier roman qui vient après un recueil de nouvelles remarqué, Nicolas Charette va très loin dans son exploration du mal de vivre urbain, avec une langue précise, sans fioriture, qui fait parfois très mal.

Mais il ne faut pas être claustrophobe pour entrer dans cet univers noir foncé, et accepter que parfois la confusion du narrateur se transpose dans la structure du roman: le temps n'est pas toujours précis, et même si la forme épistolaire est une convention, on se demande quand même pourquoi il raconte de nouveau à Nina des choses qu'ils ont vécues ensemble.

Chambres noires

Boréal, 152 pages

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