Chaque samedi de l'été, un auteur joue pour nous au libraire et nous fait des suggestions de lecture. L'unique contrainte: l'amour des livres et les vacances.

Deux ans après la sortie de Ru, Kim Thuy est toujours happée par ce livre «qui ne veut pas mourir», dit-elle dans un éclat de rire. Entre deux voyages de promotion pour accompagner sa traduction en anglais, de Londres aux États-Unis en passant par le Canada anglais et peut-être l'Australie, cet été, l'auteure a l'intention d'écrire. «J'ai tout bloqué pour ça.» Mais la suite de Ru ne sera pas en librairie avant 2013, assure-t-elle. «Si on veut bien me publier!» En attendant, voici ses suggestions de lectures d'été - avec un peu de tricherie, puisqu'elle a réussi à caser quatre titres au lieu de trois.

Vers l'Ouest

Mahigan Lepage

«J'ai découvert la poésie de Mahigan Lepage (qui vient de remporter le prix Émile-Nelligan) lors d'une lecture à Sept-Îles. Pour moi, il est comme une rock star: je l'ai trouvé tellement bon, tellement beau. Dans Vers l'Ouest, je retrouve son rythme et quand je le lis, j'ai sa voix dans ma tête. C'est un livre sur la route, une sorte de road livre, qui fait penser à du Jack Kerouac d'aujourd'hui.»

Des recueils de haïkus

(Éditions David)

«Je n'étais pas convaincue qu'on pouvait greffer le rythme asiatique à la langue française. Je m'étais trompée. Dans Petits fruits nordiques, d'Hélène Bouchard, chaque phrase porte un vaste contenu. Des étages de ciel, d'Hélène Leclerc, est fait d'images magnifiques. J'imagine lire un haïku, puis prendre un verre et méditer dessus pendant un après-midi. C'est une lecture qui mène à un échange, une conversation.»

L'accordeur de silence

Mia Couto

«Le titre m'a frappée d'abord. J'en ai le tiers de lu, parce que je relis et relis chaque page. C'est l'histoire d'un homme qui a perdu sa femme et qui part avec ses deux fils dans un lieu désertique. Le sujet est dur, mais raconté avec le point de vue d'un enfant. Je lis ça comme un conte, j'ai l'impression d'être ailleurs, dans un territoire imaginaire.»