De passage à Montréal pour le lancement de Si c'était à refaire, son treizième roman en 12 ans, l'auteur Marc Levy avoue écrire 15 heures par jour quand vient le temps de produire un nouveau roman.

«Je suis complètement absorbé par mon histoire. Souvent, je dors sur le plancher dans mon bureau parce que je n'ai même pas envie d'aller me coucher, sachant que je vais devoir me relever pour écrire de nouvelles idées», raconte-t-il.

Installé à New York depuis plus de trois ans, c'est au coeur de la Grosse Pomme, mais aussi en Argentine, qu'il a choisi de faire évoluer Andrew Stillman, un grand reporter du New York Times. Quelques jours après son mariage avec Valérie, son amour d'adolescence, il est assassiné en faisant son jogging. Après quelques instants, il se retrouve 60 jours plus tôt. Il tentera alors de comprendre ce qu'il a raté dans sa vie et de découvrir qui voulait le faire disparaître. Mais plutôt que de renverser son destin, il reviendra sur sa dernière enquête en Argentine pour la faire aboutir.

«Je voulais que la profession de journaliste d'investigation soit au coeur de ce roman. J'avais besoin que mon personnage travaille dans ce qui est pour moi le temple de la presse et de l'éthique journalistique: le New York Times. J'aurais aimé être grand reporter, c'est un rêve d'adolescent et je suis passé à côté de ça», explique Marc Levy.

L'écrivain a tenu à s'inspirer de faits réels pour construire son récit, au coeur d'un reportage sur les enfants disparus en Chine, puis en Argentine. «Ce livre est une fenêtre sur la tragédie de la dictature en Argentine, dit l'auteur. C'est un exemple de démocratie extrêmement fragile dont l'unique gardien est le journaliste, véritable contre-pouvoir aux politiques, aux lobbys et aux géants de la finance.»

Déjà best-seller en France, Si c'était à refaire sera traduit en 45 langues, tout comme les précédents romans de Marc Levy. Trois de ses livres ont déjà été adaptés au grand écran. «J'ai eu des propositions aux États-Unis pour Si c'était à refaire, mais je n'ai encore rien signé», précise Marc Levy.

Sa confession sur le divan

«Je publierai l'an prochain une nouvelle aventure d'Andrew Stillman, mais ce n'est pas la suite de mon dernier roman pour autant. Ça ne se passera pas à New York.»

Questions/Réponses

Si vous étiez une personnalité qui a marqué l'histoire?

J'aurais aimé être Louis Pasteur. C'est un homme que j'admire énormément. Qu'est-ce qui peut être plus satisfaisant à la fin de ses jours que d'avoir mis au point un vaccin qui a sauvé des millions de gens?

Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

Vous avez la réponse intelligente où je vous dirais La promesse de l'aube de Romain Gary. Et il y a cette inquiétude que le grand éternel vous prenne au pied de la lettre et que le lendemain, vous vous y réveilliez. Alors je prendrais une option pour Emmanuelle, d'Emmanuelle Arsan.

Qui serait l'invité d'honneur au souper de vos rêves?

Audrey Hepburn et John F. Kennedy, accompagnés de Winston Churchill et peut-être Jacques Prévert.

Quels étaient votre premier livre et votre premier disque?

Mon premier livre était Et si c'était vrai, mais je n'ai jamais chanté (rires).

Quelle est votre citation favorite?

«Celui qui est parti de zéro et qui n'est arrivé nulle part ne doit rien à personne.» Elle est de Pierre Dac. Je la trouve irrésistiblement drôle.

Si vous ne pouviez plus pratiquer votre métier, que feriez-vous?

Écrivain (rires).

À quoi êtes-vous accro?

À mes enfants et à ma femme.

Quelle est votre plus mauvaise habitude?

Manquer de sérieux.

Quel est votre rêve le plus fou?

Au fond de moi, c'est de vivre très très vieux. Sinon, de passer mon brevet de pilote.

Et si c'était à refaire?

Je referais plein de choses, mais sans regretter aucunement les erreurs que j'ai pu commettre dans ma vie. Je n'allumerais pas ma première cigarette et j'essaierais de rencontrer ma femme plus tôt!