On entre dans le troisième roman de Charif Majdalani, Nos si brèves années de gloire, comme dans un salon libanais à l'heure du thé.

Le narrateur, Ghaleb Cassab, nous présente le récit de sa vie, où se mêlent aventures rocambolesques, rencontres déterminantes et tours du destin.

Fils de filateurs ruinés, Ghaleb fera tout pour reconquérir l'honneur et la richesse de sa famille, pour renverser le sort qui l'empêche d'épouser la femme qu'il aime.

Il s'engagera ainsi dans des entreprises impossibles qui le mèneront jusqu'en Syrie, à Alep, d'où il rapportera une usine démantelée pièce par pièce dans le cadre d'un projet fou qui lui sourira pourtant.

Si Charif Majdalani nous révèle ses talents indéniables de conteur par le truchement d'une prose fluide, classique et tout en finesse, le roman devient parfois une succession d'épisodes d'échecs qui défilent à - trop-vive allure. Jusqu'à ce que Ghaleb et les Cassab connaissent de nouveau la gloire, avant l'explosion du «volcan» que personne n'avait anticipée.

Cette épopée, qui nous amène aux premiers déchirements de la guerre civile libanaise, nous garde toutefois en haleine en nous conduisant sur les sentiers inconnus d'un pays que tous croyaient «immortel».

Nos si brèves années de gloire

Charif Majdalani

Seuil, 188 pages

*** 1/2