L'Homme qui se prenait pour Napoléon, de Laure Murat, récompensé par le prix Femina essais, est une enquête historique sur le lien entre événements politiques et folie, en s'appuyant sur des archives inédites et des observations médicales.

Sous-titré Pour une histoire politique de la folie, cet essai publié chez Gallimard a été choisi au premier tour par le jury par sept voix contre cinq à l'essai de Gérard de Cortanze Frida Kahlo (Albin Michel).

Seule femme récompensée cette année par le jury du prix Femina, exclusivement composé de femmes, Laure Murat, née en 1967, est historienne, spécialiste de l'histoire culturelle, de la psychiatrie et du genre.

Elle a notamment déjà publié La Maison du docteur Blanche: Histoire dun asile et de ses pensionnaires, de Nerval à Maupassant, qui a obtenu le prix Goncourt de la Biographie en 2001, et Passage de lOdéon: Sylvia Beach, Adrienne Monnier et la vie littéraire à Paris dans lentre-deux-guerres en 2003.

En comparant le discours d'aliénistes» et d'aliénés», son livre L'Homme qui se prenait pour Napoléon se penche sur l'histoire des cas de malades mentaux dont les pathologies sont apparues liées à des événements ou des personnages historiques, se prenant par exemple pour Napoléon ou croyant, pendant la Terreur, qu'on leur avait coupé la tête.

Parmi eux, le cas des quatorze nouveaux «empereurs» arrivés à l'asile de Bicêtre au lendemain du retour des cendres de Napoléon Ier en 1840, celui de l'horloger «décapité», persuadé d'avoir été guillotiné ou encore de Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, personnalité de la Révolution précipitée dans la folie.

«Le docteur Esquirol prétendait pouvoir raconter l'histoire de France à partir des registres des asiles. Laure Murat a voulu relever le défi, à travers une passionnante enquête sur les rapports entre histoire et folie», souligne son éditeur.