Ça semble être la lecture à faire en cette période des festivals de cinéma. C'est un roman, mais on le sent très autobiographique: l'auteure en est la comédienne Macha Méril; la narratrice, aussi.

Dans la vie comme dans la «fiction», elle a présidé le jury du Festival international du film de femmes de Salé, au Maroc.

Jury présente les coulisses de l'événement, décrit les autres femmes membres du jury et résume tous les films en compétition - on peut reconnaître Le Ring d'Anaïs Barbeau-Lavalette, qui est ici taillé en pièces.

Il relate aussi les délibérations et offre un drame amoureux dont le rebondissement final, mêlé à la clôture du Festival, voudrait être souriant et complice mais est en fait pathétique. Il y avait-là un sujet, ces femmes venues de différents horizons qui s'affrontent ou s'unissent, dont les propos révèlent le prisme (le voile?) à travers elles voient le monde.

Et puis, il y a les (véritables?) intentions de ceux qui tirent les ficelles de cet événement. Mais Jury passe à côté de tout. On a l'impression qu'il a été écrit sur le coin d'une table, comme l'exorcisme d'une mauvaise expérience. On ne peut même pas y voir un plaisir de lecture tant l'écriture y est banale. Le récit, lui, est plat, sans recul et, à la limite, revanchard.

Jury, Macha Méril, Albin Michel, 236 pages