Mordecai Richler aurait été ravi du pavillon que la Ville de Montréal a choisi pour honorer sa mémoire, estime sa veuve, même si le petit kiosque du mont Royal est actuellement délabré et couvert de graffitis.

L'administration du maire Gérald Tremblay a décidé récemment de rendre hommage à l'écrivain montréalais à l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, le 3 juillet 2001. Un petit pavillon du parc du Mont-Royal, situé sur l'avenue du Parc au bout de la rue Duluth, porte désormais le nom de «Pavillon Mordecai-Richler».

Construit en 1928, le pavillon à musique octogonal, laissé à l'abandon, sera restauré par la Ville d'ici l'été prochain.

Certains observateurs du Canada anglais estimaient que le célèbre écrivain méritait mieux qu'un petit pavillon du mont Royal. Mais la veuve de l'écrivain iconoclaste, Florence, a indiqué mercredi lors de l'annonce officielle que son mari n'aurait pas détesté qu'on choisisse même ce kiosque couvert de graffitis, signes de contestation.

Mme Richler s'est cependant réjouie que la Ville s'occupe de sa restauration.

L'an dernier, des conseillers municipaux de l'équipe Tremblay avaient fait circuler une pétition pour que l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, où a grandi l'écrivain rue Saint-Urbain, lui rende hommage en rebaptisant une rue à sa mémoire. Mais l'administration de l'arrondissement s'y était opposée.

D'autres avaient suggéré qu'on rebaptise la bibliothèque du Mile-End en son honneur, une autre idée rejetée par l'équipe du maire Luc Ferrandez. Le conseiller du Mile-End, Alex Norris, indiquait alors que «renommer des lieux (pour rendre hommage à quelqu'un), c'est une méthode d'une autre époque».

Romancier et journaliste montréalais, Mordecai Richler est né en 1931 dans une famille d'immigrants juifs de Montréal. La publication, en 1959, du roman The Apprenticeship of Duddy Kravitz devait le consacrer parmi les plus grands romanciers du Canada, et lui ouvrir les portes d'une reconnaissance internationale pour l'ensemble de son oeuvre.