Trois amies d'enfance honorent leur Petit roi avec un livre d'amour et d'espoir inspiré par Jean-Pierre Ferland.

Une chance qu'elles s'ont, pourraient chanter Sylvie Dagenais, Andrée Bastien et France Leblanc. Une chance qu'elles ont l'art pour exorciser leur trop-plein d'émotions face à la mort et à la maladie de leurs enfants. Et que leurs coeurs de mères ont réussi à toucher Jean-Pierre Ferland.

Toute cette chance, jumelée à la force de leur longue amitié, à leur talent et à leurs causes, permettent aujourd'hui aux trois quinquagénaires, amies depuis l'école primaire, de lancer un livre vibrant d'amour et d'espoir. Un livre à la couverture jaune - en l'honneur de l'album de M. Ferland, qu'elles ont «écouté encore et encore ensemble, dans (leur) sous-sol» - et qui rassemblent leurs tableaux uniques et des extraits des chansons de l'auteur-compositeur-interprète.

Sylvie Dagenais, Andrée Bastien et France Leblanc ont fait de belles carrières, dans le milieu des affaires et en droit notarial. Elles ne se sont jamais perdues de vue au fil des ans. Leur amitié s'est toutefois ressoudée quand, coup sur coup, il y a environ quatre ans, elles ont toutes les trois fait face au suicide et à la maladie. Mme Dagenais a perdu son beau-fils âgé de 25 ans. Le fils de Mme Bastien est atteint d'un cancer des os qui l'a laissé handicapé. L'aîné de Mme Leblanc a quant à lui reçu un diagnostic de sclérose en plaques, au début de sa vingtaine.

«Ces mauvaises nouvelles ont été l'événement déclencheur: nous envisagions toutes les trois de changer de voie, sur le plan professionnel, et nous avons commencé à peindre ensemble, raconte France Leblanc. On a évacué beaucoup, Sylvie, Andrée et moi, dans notre atelier!»

Elles ont alors mis sur pied le collectif TRIAD, entrepris de créer des oeuvres sur mesure (pour des entreprises et des clients privés) et de remettre les profits de leurs ventes à Suicide Action, à la Société canadienne du cancer et à la Société canadienne de la sclérose en plaques. Se spécialisant dans la technique du monotype (un procédé d'impression par gravure qui donne des pièces uniques), elles ont ainsi réuni une soixantaine de tableaux, véritablement conçus à trois têtes et six mains.

De l'oeuvre au livre

«Une amie de Sylvie nous a suggéré de faire un livre avec nos oeuvres. Comme nous sommes loin d'être des écrivaines, nous nous sommes alors demandé qui, parmi les artistes d'ici, nous inspirait. On a vite arrêté notre choix sur Jean-Pierre Ferland!» lance Mme Leblanc.

L'artiste les a conviées chez lui, a écouté leurs histoires et «il nous a vite dit oui. La rencontre a été vraiment émotive», se souvient-elle.

L'album Une chance qu'on s'a, publié aux Éditions du passage, regroupe un peu plus d'une quarantaine d'oeuvres et d'extraits de chansons du père du Petit roi. «On a choisi des paroles qui envoyaient un message d'espoir et de joie, malgré les trois drames qui sont à la base de ce projet. On a passé une année complète à créer à travers la douleur du deuil de Sylvie, qu'on a accompagnée de notre mieux. Ce livre, dans lequel on a aussi laissé des espaces lignés pour permettre aux gens d'écrire leurs propres pensées, témoignages ou mots d'encouragement, s'ils l'offrent en cadeau, c'est vraiment l'aboutissement de tout un processus de guérison et de vie», souligne France Leblanc.

Trois dollars par livre vendu seront remis à Suicide Action ainsi qu'aux Sociétés canadiennes du cancer et de la sclérose en plaques.