Le frère et héritier de Stieg Larsson, l'auteur suédois de Millénium, décédé en 2004, a dénoncé mercredi les «contre-vérités» écrites par l'ex-compagne de l'écrivain, Eva Gabrielsson, dans un livre récemment publié sur la genèse de la trilogie et son combat pour récupérer une partie de l'héritage.

«Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas vraies dans son livre. Nous voulons simplement dire la vérité, dire «ceci n'est pas vrai». Et alors nous pourrons mettre un terme à cette histoire entre elle et nous et aller de l'avant», a déclaré Joakim Larsson à l'AFP.

Il rejette entre autres les accusations formulées par Eva Gabrielsson dans son livre Millénium, Stieg et moi paru la semaine dernière selon lesquelles le frère de l'auteur et son père Erland, qui ont hérité des droits, ont contribué à monter «une industrie Stieg Larsson».

«Nous n'avons pas contribué à une «industrie Stieg Larsson» en dehors des livres et des films, qui étaient le souhait même de Stieg. Au contraire, nous avons activement empêché les tentatives de le faire», assure M. Larsson dans une lettre publiée sur internet (https://moggliden.com/en/sanningen/).

«Est ce que Eva Gabrielsson trouve que trop de gens ont acheté et lu les livres et vu les films?», interroge-t-il dans cette lettre, critiquant un livre «plein de contre-vérités et d'approximations» sur la vie de famille de Stieg Larsson et l'épineuse question de l'héritage.

L'architecte Eva Gabrielsson, qui a partagé pendant 32 ans la vie et les engagements politiques du journaliste Stieg Larsson, mort brutalement à 50 ans d'une crise cardiaque le 9 novembre 2004, n'a pas hérité des droits d'auteur parce que le couple n'était pas marié et qu'il n'y avait pas de testament.

À la requête de Mme Gabrielsson de gérer l'héritage moral de son ex-compagnon, Joakim Larsson répond qu'il souhaite que cela soit assuré en commun entre elle, lui-même et son père Erland.

«Nous avons toujours voulu qu'Eva exerce une influence sur la gestion des textes de Stieg, mais nous voulons le faire conjointement», écrit-il.

Joakim et Erland Larsson, qui dirigent Moggliden, la société qui gère les droits des oeuvres de l'écrivain, avaient offert l'an dernier à Mme Gabrielsson une place à leur côté et 2,1 millions d'euros, une offre rejetée par l'architecte.

Les deux hommes n'ont touché respectivement que des salaires annuels de 360 000 couronnes (60 000 $) et 30 000 couronnes l'an dernier, a expliqué M. Larsson, le reste étant destiné à des fonds contre le racisme, les violences faites aux femmes et la protection de journalistes menacés.

«Nous n'avons pas l'intention d'utiliser l'argent d'une autre manière que ce que voulait Stieg», assure le frère de l'écrivain, qui appelle Mme Gabrielsson à revenir dans le giron familial.

«Eva Gabrielsson fait toujours partie de ma famille», dit M. Larsson.

Interrogé sur les intentions de Mme Gabrielsson de finir le quatrième tome inachevé de Millenium, M. Larsson dit à l'AFP qu'«elle ne doit pas essayer» de le terminer, mais qu'il ne veut «pas spéculer sur ce qui va se passer».

«J'espère juste qu'elle m'appellera», souffle-t-il.