Certaines choses ne changent pas dans le brouhaha dominical du Salon du livre. Les files de lecteurs devant la table d'India Desjardins et de Marie Laberge, par exemple. Beaucoup vont au Salon pour rencontrer des vedettes du livre, comme celles-là. D'autres y vont pour voir des vedettes, point. Et le Salon n'en manquait pas hier. Des jeunes, des moyennes, et des sans-âge. Petite marche au parterre des éternelles, qui prouve que les Québécois sont des gens fidèles.

Au stand de La Bagnole, Janette Bertrand signe des dédicaces de Ti-Boutte (illustré par Caroline Merola) pour les arrière-petits-enfants de ses fans. «Les gens viennent me voir parce qu'ils me connaissent et qu'ils m'aiment», nous dira Mme Bertrand, 85 ans, qui travaille présentement à un roman. Pour les adultes? «Non, pour les vieux...»

 

Attroupement devant Libre Expression où Janine Sutto, 89 ans, fait un tabac avec Vivre avec le destin, sa biographie signée par Jean-François Lépine; un des meilleurs vendeurs du Salon, souligne un éditeur généralement bien informé. Chez JCL, Denyse Émond dédicace sa biographie (écrite par David Lavallée) à l'intention de la comédienne Marie-Josée Longchamps. Denyse Émond, Ti-Mousse elle-même, qui n'a jamais remplacé son Ti-Gus (Réal Béland), mort en 1983. «J'ai eu des offres de plusieurs comédiens, et des bons! pour reformer un tandem. Mais non...» Mme Émond, 81 ans, s'apprête à monter un spectacle solo avec musiciens, choristes et tout.

Aux Éditions La Presse, l'indestructible Jacques Duval, 76 ans, parle voitures avec des lecteurs du guide L'Auto 2011, écrit avec Jean-François Guay et Éric LeFrançois. Plus loin, après deux heures de dédicaces de sa biographie Sans prescription ni ordonnance (Éditions de l'Homme), le super-pharmacien Jean Coutu explique à un monsieur qui n'a pu avoir de pilules supplémentaires que certaines prescriptions sont renouvelables et d'autres pas...

Y avait-il des vedettes de moins de 80 ans? Quelques-unes, oui. Natalie Richard, l'ancienne VJ de MusiquePlus qui fait maintenant dans la cuisine santé (30 recettes en 30 minutes, La Goélette). L'ex-RBO Yves P. Pelletier, créateur multidisciplinaire et auteur de Valentin, une BD de chat adulte illustrée par Pascal Girard (La Pastèque).

Nous avons aussi rencontré Julie Snyder... Non, la puissante productrice et animatrice n'a pas encore écrit de livre, mais tous attendent avec impatience son autobiographie non autorisée.

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Pas beaucoup de livres sur le sport, cette année au Salon mais beaucoup d'histoires de hockey. Comme on peut le voir au stand de l'éditeur jeunesse Scholastic, multinationale qui fête ses 90 ans cette année. Ici, Nos héros du hockey (4-10 ans); là, le nouveau Dino-hockey (5-9 ans) proposant un match entre les Carnivores et les Herbivores: qui sont les «mangeux le puck»?

Si, pendant longtemps, la traduction s'est faite de l'ouest vers l'est chez Scholastic, les choses changent. Ainsi, la série des Nicolas de l'auteur vedette Gilles Tibo est maintenant traduite en anglais; les jeunes d'Owen Sound et de Wainwright se reconnaissent dans ce ti-cul un peu traîneux - l'illustrateur Bruno St-Aubin se laisse aller, ici - et fan de hockey. Gilles Tibo avoue écrire pour le plaisir dans une formule simple et efficace: 32 pages «avec un punch à la fin».

«Un Nicolas sur deux est une histoire de hockey», nous dira pour sa part Chantale Lalonde, l'éditrice de la section française de Scholastic. Nicolas roi du filet! vient d'être primé par le Canadian Children Book Center. La série avait commencé en 2004 avec Grouille-toi Nicolas!, une histoire de chandail de hockey égaré.

Les préados qui se «divisent» à la patinoire du parc, eux, semblent apprécier La ligue Mikado, le premier titre de François Gravel chez Scholastic. L'ancien professeur d'économie a une quarantaine de titres jeunesse chez d'autres éditeurs, liste où apparaît clairement son amour du jeu: Le match des étoiles, Lance et Klonk chez Québec Amérique, et Zamboni chez Boréal.

Avec La ligue Mikado, illustré par Olivier Heban, François Gravel et Scholastic entendent exploiter à fond ce creuset d'espoir et de drame qu'est la patinoire extérieure. «On a dit pas de shoot!»