Tactiques policières peu orthodoxes pour ne pas dire carrément illégales, arrestations et saisies sans mandat, déploiements policiers factices dans le seul but d'obtenir un renseignement, voilà un bref aperçu des faits d'armes vécus par l'ex-sergent détective Alain Lacoursière qui sont racontés dans un livre sur sa carrière lancé jeudi à Montréal.

Surnommé le «Columbo de l'art», qui est également le titre de l'ouvrage écrit par le journaliste Sylvain Larocque, de La Presse Canadienne, Alain Lacoursière a connu une carrière qui n'a rien à voir avec la routine policière, lui qui s'est spécialisé dans le domaine du crime impliquant des oeuvres d'art.

Connu - et pas vraiment apprécié par ses supérieurs - pour ses méthodes hors norme et son attitude rebelle et réfractaire à l'autorité, le policier a réussi à faire passer le taux de résolution de crimes d'art de deux ou trois pour cent à 15 pour cent au Québec à la suite de son passage à la Sûreté du Québec. Ce taux dépasse rarement les 10 pour cent ailleurs dans le monde.

Malgré une jeunesse qui le dirigeait droit vers le monde interlope, Alain Lacoursière avait abouti au programme de technique policière qui devait déboucher sur un emploi avec le Service de police de la ville de Montréal, où il a passé la majeure partie de sa carrière.

Il avait ensuite été recruté par la SQ jusqu'à sa retraite, le printemps dernier.

Amateur d'art depuis sa jeunesse, il était retourné à l'université pour étudier l'histoire de l'art à temps partiel alors qu'il était policier à Montréal. Cette formation et son expérience lui ont donné une expertise unique qu'il n'a pas tardé à mettre à profit dans son travail.

À des supérieurs qui contestaient son orientation, il a dû expliquer et ensuite démontrer que le crime d'art n'était pas qu'une affaire sans intérêt impliquant des criminels aussi riches que leurs victimes.

Participant à des saisies et d'importantes opérations contre le crime organisé, qu'il s'agisse de motards ou de mafieux, il a ainsi pu démontrer que ceux-ci utilisaient fréquemment des oeuvres d'art valant des centaines de milliers, parfois des millions de dollars pour blanchir leur argent.

Alain Lacoursière, le Columbo de l'art est publié chez Flammarion Québec.