Le visa de l'écrivaine bangladaise Taslima Nasreen, menacée de mort par les islamistes, a été finalement renouvelé par l'Inde en août après une mobilisation d'intellectuels et de politiques, a annoncé vendredi son éditeur français Flammarion, dans un communiqué.

«Jusqu'à la dernière minute, les autorités indiennes ont fait savoir qu'elles ne souhaitaient pas renouveler son visa, donnant ainsi raison à ceux qui la menacent», écrivent les éditions Flammarion. Son visa lui a finalement été accordé le 17 août, précise l'éditeur, qui «se félicite de la bonne nouvelle».

En avril, Taslima Nasreen et la journaliste et essayiste française Caroline Fourest avaient publié Libres de dire, dans lequel l'écrivain disait sa peur de devoir quitter l'Inde, ajoute Flammarion.

Après la publication du livre, Caroline Fourest avait écrit une lettre ouverte à Sonia Gandhi intitulée «Ne punissez pas Taslima Nasreen», dans laquelle plusieurs intellectuels et personnalités politiques imploraient l'Inde de ne pas céder au chantage, rappelle le communiqué. La lettre avait été publiée par le quotidien Le Monde puis reprise en anglais sur de nombreux sites indiens avant de paraître dans The Hindustan Times.

Taslima Nasreen, 48 ans, a vécu en exil entre l'Europe, les États-Unis et l'Inde depuis qu'elle a été menacée de mort par des islamistes au Bangladesh en 1994 à la suite de la publication de son roman Lajja (La honte). Elle y décrivait la vie d'une famille hindoue persécutée par les musulmans au Bangladesh où ils sont majoritaires.

Médecin gynécologue de formation, Taslima Nasreen vivait en Inde depuis 2004, avant d'en être chassée en 2008 à la suite d'une violente manifestation islamiste contre sa présence. En février 2010, les autorités indiennes avaient menacé de ne pas renouveler son visa quand il arriverait à expiration.

Citoyenne d'honneur de la ville de Paris depuis juillet 2008, elle y avait été accueillie et logée par la mairie en 2009.