Le polar scandinave revient en force avec L'écho des morts, qui se déroule sur l'île suédoise d'Öland par un hiver glacial.

Katrine et Joakim Westin quittent la capitale Stockholm pour s'établir à la campagne avec leurs deux jeunes enfants, dans le domaine d'Aludden, où vivaient autrefois les gardiens des deux phares qui surplombent l'immense demeure.

Mais leur nouvelle vie prend fin abruptement lorsque Katrine tombe de la jetée derrière la maison et se noie dans les eaux glaciales de la mer Baltique. On comprend vite qu'il ne s'agit pas d'un accident: plusieurs anciens habitants d'Aludden sont morts dans des circonstances troubles, et on peut toujours sentir leur présence dans les moindres recoins de la maison. Joakim attend impatiemment Noël où, dit-on, les morts reviennent célébrer avec les vivants, dans l'espoir de voir réapparaître le fantôme de sa femme.

Avec L'écho des morts, Johan Theorin prend le temps de créer un climat (un peu trop, l'histoire tire en longueur) et de tisser une trame complexe dont tous les morceaux finissent par s'emboîter. Il flirte constamment avec le fantastique, mais de façon si habile qu'on finit par croire aux fantômes, ne serait-ce qu'aux siens...

Dans chaque ligne du roman, on sent l'amour de l'auteur pour l'île d'Öland, où il a passé les étés de son enfance. Sa plume précise détaille de façon saisissante ses paysages glacés: les vagues qui se fracassent contre les rochers, l'eau noire de la mer, le vent qui siffle... La nature, qui devient menaçante quand la tourmente s'abat sur l'île isolée, déclenche à elle seule des frissons dans le dos. De quoi se rafraîchir dans les chaleurs de l'été.

L'écho des morts

Johan Theorin

Albin Michel, 408 pages

29,95$

***1/2