L'écrivain français Marc Lévy a fustigé les «pseudo-littéraires» qui qualifient ses livres de «romans de gare», dans une interview à l'AFP réalisée à New York avant la parution dans quelques jours de son nouvel ouvrage, Les voleurs d'ombre.

«Le mot roman de gare, ou le mot roman de plage, font partie de ce vocabulaire utilisé par les pseudo-littéraires du milieu», a estimé en réponse à une question l'auteur français contemporain qui a vendu le plus de livres en France et dans le monde.

«Roman d'été, c'est un truc qui donne bonne conscience parce que ça permet aux gens qui se prennent très au sérieux mais qui ont quand même envie de parler un peu des livres qui se vendent, de dire: ça, c'est dans la catégorie roman de l'été», a poursuivi Marc Lévy, qui vit à New York.

«Il faut, à l'heure du multimédia, arrêter de laisser croire qu'un livre qui sort en septembre est nécessairement plus intelligent qu'un livre qui sort en mai ou en décembre», estime l'auteur, qui est âgé de 48 ans.

L'écrivain qualifie ce comportement d'«hypocrite». «Aujourd'hui on est en train de reconnaître l'importance de l'oeuvre de Frédéric Dard. Mais ce sont les mêmes qui, il y a 10 ans, disaient que les San Antonio étaient des romans de gare. Aujourd'hui (Georges) Simenon est dans la Pléiade... vous voyez ce que je veux dire!», a-t-il lancé.

«La critique parisienne n'aime pas les écrivains populaires», ajoute-t-il.

Décrivant son 11ème et dernier roman, qui doit paraître le 17 juin, Marc Lévy explique que «c'est un roman sur la nostalgie de l'enfance et sur les rêves qu'on garde au fond de soi quand on devient adulte.»

Le héros, enfant puis homme, «a le pouvoir de voler les ombres, et lorsqu'il vole une ombre, il entend tout ce que l'autre n'arrive pas à dire, parfois même pas à soi-même», raconte l'auteur, qui se dit toujours «énormément surpris» par l'ampleur de son succès populaire.