Ça sent tellement l'opportunisme que, s'il n'y avait pas la dernière phrase, les deux derniers mots suivis d'un point d'interrogation, Le journal de Carrie pourrait subir le même sort que tous les «journaux» du monde: finir au fond de la litière des chats ou servir à recueillir les épluchures de pommes de terre.

À quelques jours de la sortie de Sex and the City 2 (non mais quelle coïncidence!), le nouveau livre de Candace Bushnell tente de suivre la voie fort bien tracée par d'autres, celle de la chick-lit pour adolescentes.

La créatrice de Carrie Bradshaw tente ici la cure de jeunesse, nous racontant son alter ego à 17 ans, dans la banlieue du Connecticut où elle a grandi, en compagnie de sa famille, de ses premières amours et de ses amis du temps (autant d'aspects volontairement restés en arrière-plan dans la série); et, bien sûr, avec ses rêves d'écriture et de Grosse Pomme.

Le résultat est d'une platitude incroyable, d'un manque d'originalité patent et trahit une parfaite (!) méconnaissance des ados d'aujourd'hui.

Quant aux adultes qui auraient envie de s'y plonger (après tout, nous sommes nombreuses à rire et à pleurer au fil des pages du Journal d'Aurélie Laflamme d'India Desjardins!), elles s'ennuieront ferme en compagnie de cette bien fade Carrie - dont on nous promet de nouvelles... peut-on vraiment dire «aventures»?

Mais Sex and the City, le livre, était bien moins intéressant que la série qu'il a inspirée. En ce sens-là, on peut dire que Candace Bushnell continue sur la voie qu'elle s'est tracée elle-même.

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* 1/2

Le journal de Carrie. Candace Bushnell. Wiz, Albin Michel, 445 pages, 21,95 $.