Le spectaculaire - d'autres diront le sensationnalisme - ne date pas d'hier. Prenons ces vieux films où l'on évoque le travail de la Résistance française sous l'occupation nazie.

Qu'y voit-on? De braves résistants faire sauter des trains bourrés de soldats allemands. Classique. Or, la Résistance, c'est aussi l'organisation de réseaux, la fabrication de faux documents, la rédaction de tracts et de journaux clandestins, le travail de passeurs ou d'agents de renseignement.

Et c'est aussi une affaire de famille, nous rappelle cet ouvrage qui, pour la première fois, réunit de nombreux témoignages de pères, mères, enfants, cousins, tantes liés par un but commun: résister.

Joli format. Riche iconographie. On fait le plein de nouvelles connaissances avec des Français souvent modestes mais qui ont le coeur bleu-blanc-rouge. Bravo pour tout cela. Mais un gros bémol pour le contenu, intéressant, certes, mais dilué dans une mer narrative.

On nous raconte par exemple que telle famille a travaillé à l'impression d'un journal. Mais encore? On aurait aimé plus de détails, des faits, des anecdotes. Et un peu de tension!

La presse du journal clandestin a été cachée sous une énorme boîte de bois et les Allemands n'y ont vu que du feu, écrit-on. Oui, mais combien de fois sont-ils passés? Ont-ils posé des questions? Les imprimeurs clandestins ont-ils un jour failli se faire prendre?

Hélas, il n'y a pas de réponse. On est passé à autre chose. Au final, on reste avec cette amère impression d'avoir davantage parcouru que lu un livre.

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Résistance - Histoires de famille 1940 - 1945. Dominique Missika et Dominique Veillon. Armand Colin, 2009, 176 pages, 44,95 $.