Si on veut, on peut s'amuser à trouver les clés de cet Appartement du clown: oui, Réginald Blackburn, le Navigateur de la Constellation, est inspiré de Guy Laliberté, le «Guide» du Cirque du Soleil, où travaille dans «la vraie vie» Simon-Pierre Pouliot, alias l'auteur Vic Verdier.

Mais ce serait là réduire considérablement la portée et le charme de ce premier roman rédigé à la manière d'un journal intime. Pendant un an, on y suit Vic, 25 ans, natif de Québec, dont la vie prend un étonnant tournant quand il décide de quitter sa blonde, la veille du funeste 11 septembre 2001.

«Émigré» dans le Mile-End, devenu colocataire d'un clown de métier, vivant sur le même palier que deux de ses meilleurs amis, Verdier réussit, avec beaucoup d'esprit, à relater ces moments où on est sans attache, sans but, et où on prend la mesure de ses failles. Les circonstances se prêtent alors aux nouvelles expériences.

Et «pourquoi pas?» va devenir son modus vivendi. On croit à ce Vic pour qui les amis comptent suprêmement, hanté par le fantôme de son grand-père et à qui a été conféré le don de la musique (les nombreuses références musicales comptent au nombre des plaisirs procurés par ce roman).

Tous ses personnages ne sont pas aussi crédibles, et l'auteur ne résiste malheureusement pas toujours au cabotinage. Mais il y a là un ton, un humour et une verve qui valent franchement le détour.

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L'appartement du clown. Vic Verdier. XYZ éditeur. 330 pages, 26 $.