Publié après l'excellent Dumas Key et avant la version française du très attendu Under the Dome, le recueil de nouvelles Juste avant le crépuscule fait un peu pâle figure dans l'oeuvre imposante de Stephen King.

Les 13 textes 13, ce n'est certainement pas un hasard qui le composent sont en effet loin d'avoir la qualité littéraire ni la force des quatre nouvelles regroupées dans Différentes saisons (l'un des meilleurs livres du maître de l'horreur: on y retrouve entre autres Apt Pupil et Rita Hayworth and the Shawshank Redemption, qui ont fait l'objet de très bonnes adaptations cinématographiques) pas plus que l'originalité angoissante de certaines pages de Minuit 4.

Mais, bon, King sachant manipuler son «ami lecteur», il est facile de se laisser entraîner sur la piste de La fille pain d'épice, suspense essoufflant qui se déroule dans un décor floridien où pointe l'ombre de Dumas Key comme dans Vélo d'appart, d'ailleurs.

On sent en fait que l'île des Keys où Stephen King plante désormais ses amarres pendant l'hiver est en train de devenir son nouveau territoire, comme Bangor et ses environs l'ont longtemps été... et le sont encore: certaines nouvelles se déroulent dans ces villes fictives de la Nouvelle-Angleterre que ses fans ont visitées à quelques reprises.

Sinon, le «claustrophobique» Un très petit coin, l'inquiétant N. (et si les troubles obsessifs compulsifs était contagieux?) et les très classiques Un chat de l'enfer, Le rêve d'Harvey et Laissés-pourcompte, sans rien révolutionner, valent le coup d'oeil.

Pourvu que l'oeil en question ne s'irrite pas des fautes: la révision semble en effet avoir été faite à la va-vite ou au crépuscule, sous un mauvais éclairage

_________________________________________________________________________________________

* * 1/2

JUSTE AVANT LE CRÉPUSCULE. STEPHEN KING. ALBIN MICHEL, 416 PAGES, 32,95 $.