Elle s'appelle Emmanuelle. Elle est mariée, mère de trois jeunes enfants et elle travaille dans un bureau. Ah oui, et elle aime lire. Tellement qu'un jour, elle est happée, littéralement, par un roman.

L'histoire de Lila, photographe-reporter de guerre, lui colle à la peau. Si fort et si bien qu'elle va faire l'impensable pour une femme-mariée-mère-de-trois-enfants-sur-le-marché-du-travail: une manière d'école buissonnière.

Elle va marcher dans les rues de Paris, son bouquin à la main. S'asseoir ici, et puis là, ou ailleurs peut-être. Et lire. Lire jusqu'à plus soif. C'est-à-dire jusqu'à la dernière page. La dernière ligne. Les derniers mots.

Qui, pour le lecteur de ces Âmes soeurs de Valérie Zenatti, se déposeront en douceur et fermeront le cercle d'une errance qui n'en était pas une, bouclant de belle et surprenante façon un récit à deux voix - la journée d'Emmanuelle s'intercale aux pages du roman qu'elle lit - que l'on n'abandonne que parce que la romancière a posé là son point final.

Heureux, se dit-on alors, ceux qui n'ont pas encore lu les autres livres de Valérie Zenatti. Ils pourront - ils devraient - la découvrir.

En retard pour la guerre, mais aussi à travers ses romans jeunesse qui sont en fait des romans pour tous, comme Une bouteille dans la mer de Gaza. Tous deux disent, mais de manières différentes, ce que signifie vivre en Israël aux temps d'aujourd'hui.

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LES ÂMES SOEURS. VALÉRIE ZENATTI. L'OLIVIER. 172 PAGES, 25,95 $.