Sans grande surprise, l'Association des libraires du Québec (ALQ) «désire ajouter sa voix» à celle de la Canadian Booksellers Association (CBA) pour empêcher qu'Amazon, géant américain du commerce en ligne, ne se dote d'un entrepôt au Canada.

Plus tôt cette semaine, la CBA a fait valoir au ministre du Patrimoine canadien, James Moore, qu'en s'installant au Canada, Amazon contreviendrait à la «Loi sur Investissement Canada» qui dit que «les investissements étrangers dans le domaine de l'édition et de la distribution du livre doivent être compatibles avec la politique culturelle nationale et être à l'avantage net du Canada et du secteur sous contrôle canadien».

Pour l'ALQ, «vraisemblablement, ce n'est pas la première préoccupation d'Amazon que (...) de valoriser la culture d'ici».

«Nous sortons d'une récession et le commerce du livre est fragile», nous disait hier Lise Desrochers, la directrice générale de l'ALQ, qui compte une centaine de membres. «Fragile comme le seront toujours les industries culturelles d'ici. En plus, notre secteur est en pleine mutation numérique: la prudence s'impose.»

Présentement, Amazon distribue ses livres au Canada à partir d'un entrepôt américain travaillant avec un partenaire canadien commissionné par Postes Canada. Un entrepôt géant au Canada, prétend Amazon, permettrait de réduire les coûts de distribution et le prix des livres.

Mais l'opposition à Amazon n'est pas unanime: «Les libraires s'enroulent encore dans le drapeau canadien pour se plaindre que la culture canadienne est en péril», écrit en éditorial The National Post. Selon le quotidien conservateur de Toronto, le marketing sans frontières tend à effacer les différences entre une culture nationale et une autre.

Surtout quand il y a peu de différences au départ...