L'ancien ministre français délégué à la Ville et à l'Intégration Eric Raoult ne regrette pas les propos qu'il a tenus à l'encontre de Marie Ndiaye, affirmant qu'il «fallait que quelqu'un réagisse» aux déclarations «intolérables» de la romancière.

«Avez-vous lu ce qu'a écrit Marie Ndiaye en août dans le magazine Les Inrockuptibles ? C'était intolérable. Il fallait que quelqu'un réagisse», a dit vendredi le député et maire UMP (parti présidentiel) à un journaliste de l'AFP à Bruxelles.

Dans l'entretien accordé à ce magazine, la romancière Marie Ndiaye, qui a obtenu depuis le Prix Goncourt, expliquait pourquoi elle avait choisi il y a deux ans de vivre à Berlin avec son compagnon et leurs trois enfants.

«Nous sommes partis juste après les élections», disait-elle, «en grande partie à cause de (Nicolas) Sarkozy (...) Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité... (Eric) Besson (ministre de l'Immigration), (Brice) Hortefeux (ministre de l'Intérieur), tous ces gens-là, je les trouve monstrueux». «Je trouve cette France-là monstrueuse», affirmait-elle aussi en réponse à la question «Vous sentez-vous bien dans la France de Sarkozy ?».

M. Raoult avait interpellé mardi le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand sur ces propos «insultants», estimant qu'en tant que lauréate du Prix Goncourt, elle se devait de «respecter la cohésion nationale et l'image» de la France.

Il avait alors mis en avant un «devoir de réserve dû aux lauréats du Prix Goncourt». Il a depuis nuancé son propos en suggérant à Marie NDiaye non plus de respecter un «devoir de réserve», mais un «principe de modération».

Interrogé pour savoir s'il regrettait le tollé provoqué par ses déclarations, M. Raoult a répondu en citant une chanson de Guy Béart : «le premier qui dit la vérité, il faut l'exécuter».

M. Raoult était dans la capitale belge avec le député communiste André Gérin et d'autres membres de la mission parlementaire française d'information sur le voile intégral pour rencontrer des élus belges et des représentants de la société civile.