Les Canadiens ne peuvent toujours pas se procurer le Kindle, le gadget d'Amazon qui permet au grand public de se procurer des livres électroniques, mais cela n'inquiète pas l'auteure Kate Pullinger outre mesure.

L'écrivaine originaire de la Colombie-Britannique croit en effet que l'industrie du livre électronique devrait offrir bien plus que les simples versions numériques d'ouvrages papier qu'elle propose actuellement.Mme Pullinger, dont le livre The Mistress of Nothing est finaliste pour un prix littéraire du gouverneur général, a bien hâte de pouvoir se procurer un lecteur électronique qui lui permettrait de transporter tout le contenu de sa bibliothèque dans son sac à main. Mais avant de faire cet achat, elle aimerait voir le livre électronique et la littérature moderne évoluer.

Selon elle, le problème des lecteurs électroniques est qu'ils ne font que reproduire le livre. Elle croit qu'il existe une possibilité de raconter une histoire en utilisant d'autres médias, mais que les appareils disponibles aujourd'hui ne sont pas assez évolués pour le faire.

Les Canadiens n'ont que peu de choix, en ce moment, en matière de lecteurs électroniques. Sony a été le premier sur le marché avec son appareil à 299 $, mais son lancement au pays n'a pas suscité le même engouement que celui du Kindle d'Amazon, disponible aux États-Unis depuis la fin de 2007.

Plusieurs téléphones cellulaires et lecteurs de MP3 offrent aussi la possibilité de lire des livres électroniques, mais leur écran est beaucoup plus petit et moins convivial.

Kate Pullinger participe à un projet littéraire qui utilise les téléphones cellulaires comme moyens de diffusion de récits épisodiques, un concept déjà très populaire au Japon.

Certains «keitai shosetsu», terme japonais signifiant «romans pour téléphones cellulaires», ont même obtenu un important succès en librairies après avoir été lancés en version papier.

Eoin Colfer, auteur de And Another Thing, travaille pour sa part à offrir ses histoires sur le Nintendo DS, une console de jeux portable, et souhaite par le fait même transformer les jeunes joueurs en lecteurs.

M. Colfer utilise déjà un iPhone pour lire des livres, et il refuse de croire que le passage au livre électronique nuira au milieu de l'édition. Selon lui, le livre électronique pourrait s'inspirer des DVD et offrir des compléments à l'histoire, comme des entrevues avec l'auteur ou des experts, des dessins, des images ou des vidéos.