La course aux prix littéraires français est entrée dans son sprint final. C'est le prix Femina qui l'a amorcé mercredi en dévoilant sa dernière sélection.

Dany Laferrière, toujours aussi solidement en selle, s'y maintient, mais Neil Bissoondath (dans la catégorie roman étranger pour Cartes postales de l'enfer) en est exclu.

Des huit romanciers français ou francophones de la précédente sélection, il en reste cinq pour la ronde finale. Les «dames du Femina» désigneront le lauréat le 9 novembre.

Avec L'énigme du retour, publié chez Boréal au Québec et chez Grasset en France, Laferrière affronte Yannick Haenel (Jan Karski, Gallimard); Gwenaëlle Aubry (Personne, Mercure de France), Brigitte Giraud (Une année étrangère, Stock) et Noëlle Revaz (Efina, Gallimard).

Parmi les candidats exclus de la course se trouvent de grosses vedettes de la rentrée: Laurent Mauvignier, dont le roman Des hommes (Minuit) est toujours dans la course pour le Goncourt, et Eric Holder, l'auteur de Bella Ciao (Seuil).

L'énigme du retour remporte en France un important succès critique et public et ce n'est pas un hasard si Dany Laferrière se retrouve aujourd'hui en lice pour cinq prix littéraires français: le Médicis, le Femina, le Prix France Télévision, le Prix Décembre et le Prix Wepler, dans ce dernier cas aux côtés de Catherine Mavrikakis pour Le ciel de Bay City.

Si on se fie aux rumeurs, il aurait ses chances pour le Femina.

«C'est un écrivain qui arrive à maturité, son roman est émouvant. Il a le profil pour le Femina», notait cette semaine un responsable d'une des grosses maisons d'édition parisiennes.

En matière de prix littéraires, les pronostics sont hautement risqués, mais c'est un jeu auquel tout le monde aime se livrer.

«C'est du billard à trois bandes. Ça se passe rarement comme on l'avait prédit», soulignait cette semaine Pascal Assathiany, le patron du Boréal, de passage à Paris après avoir assisté à la Foire du livre de Francfort.