1) Un mardi matin comme les autres à la Grande Bibliothèque: les gens font la queue avant l'ouverture. Parce que la bibliothèque est en partie fermée les lundis, les mardis sont toujours assez rock'n'roll pour les bibliothécaires. Et dès l'ouverture des portes, ça galope: pour sauter sur son banc préféré ou pour dénicher les nouveaux DVD au quatrième étage, extrêmement populaire.

2) Chaque semaine, une moyenne de 92 000 documents sont empruntés par les 60 000 personnes qui passent par la GB. Ils reviennent tous par le fameux tapis roulant qui n'arrête jamais, sinon il y aurait congestion. Les employés du centre de tri se relaient sans relâche pour réintégrer les documents dans les collections. C'est ici qu'on gère les « orphelins »: les documents retournés qui sont incomplets. Cela ne prend pas plus de 20 minutes pour que le retour soit confirmé, ce qui laisse aux usagers tout le temps de bouquiner et d'emprunter à nouveau.

3) Mais comment arrivent les livres sur les rayons de la GB? «Aucun livre n'arrive ici par hasard», lance Danielle Chagnon, directrice de la référence et du prêt à la GB. C'est plus que vrai. Pour qu'un document puisse être emprunté, il doit subir tout un traitement, car au contraire de la librairie d'où il partira pour toujours, à la bibliothèque, il revient. Tout un département est dédié à ces manoeuvres: reliure cartonnée, étiquette numérique, étiquette de collection, cote de classement, puce intelligente, repère d'étage, bande antivol... Rien n'est, justement, laissé au hasard pour que tous puissent s'y retrouver.

4) L'actualité n'attend pas elle aussi. On peut consulter à la GB quelque 2000 revues, journaux et périodiques imprimés, en plus des 15 000 revues électroniques. Et ces documents sont traités comme les autres, avant de terminer aux archives. Plus intéressant encore: les abonnés ont accès en ligne gratuitement, grâce à Press Display sur le site de BanQ, à plus de 1700 journaux numérisés du monde entier le jour même de leur publication.

5) Les services aux non-voyants mériteraient un article à eux seuls - c'est Louis Braille, dont on célèbre cette année le bicentenaire de naissance, qui serait content. En partenariat avec Postes Canada, les livres en braille sont envoyés chez les usagers - ça coûterait cher en timbres pour certains titres, puisqu'un seul tome de Millénium en braille prend l'espace de toute une tablette! Ici, l'on voit la collection des livres sonores - à ne pas confondre avec les livres audio en vogue. Pour une question de droits, les livres sonores sont enregistrés bénévolement à la magnétothèque et ne peuvent être écoutés qu'avec un logiciel spécial.