Deux Américains, Joyce Carol Oates et Philip Roth, tenaient la corde avec l'Israélien Amos Oz, mercredi, à la veille de l'attribution du très convoité prix Nobel de littérature.

Et ce, particulièrement après que le plus éminent des juges de la très secrète Académie suédoise se soit démarqué de son prédécesseur en estimant que, oui, des écrivains américains étaient tout à fait susceptibles de décrocher la récompense.L'Académie ne rend pas publique la liste de ses finalistes, réduite à cinq écrivains depuis mai, et utilise des noms de code en public. Le Nobel 2008, le Français Jean-Marie Gustave Le Clézio, était ainsi «Châteaubriand», le dramaturge britannique Harold Pinter (2005) était devenu «Harry Potter», tandis que le Turc Orhan Pamuk (2006) était «OP», ce qui, en Suède, est avant tout le nom d'une boisson forte.

Au jeu des pronostics, la firme de paris britanniques Ladbrokes se concentre sur Oz, l'Allemand Herta Mueller et un tiercé d'Américains: Oates, Roth et Thomas Pynchon.

L'année dernière, le secrétaire sortant Horace Engdahl s'en était pris à la littérature américaine, jugée trop isolationniste pour un Nobel. Son successeur a changé de ton, estimant qu'il y a dans toutes les zones linguistiques «des auteurs méritant et pouvant obtenir le prix Nobel, et cela vaut aussi pour les États-Unis et les Amériques».

Le dernier Nobel de littérature américain avait été à Toni Morrison en 1993. Et aucun Sud-Américain n'a gagné depuis Gabriel Garcia Marquez en 1982.