Habitué de la coécriture, notamment pour des ouvrages historiques qu'il a signés avec Louise Simard, Jean-Pierre Wilhelmy partage cette fois-ci sa plume avec sa fille Mylène, étudiante en médecine et dont c'est le premier roman.

Ce qui nous vaut un récit inégal, palpitant par moments, puis qui semble s'étirer interminablement au chapitre suivant. Mais ce qui m'a le plus dérangé, c'est ce décalage que l'on sent entre l'aspect historique du roman et l'histoire d'amour en filigrane. Ou est-ce le contraire? S'agit-il d'une histoire d'amour avec comme toile de fond historique l'épidémie de variole qui a frappé Montréal en 1885? Voilà peut-être où le bât blesse. On ne sait pas. Toutefois, il ne faudrait pas croire que c'est totalement inintéressant. Quelques ajustements et un récit resserré régleraient la question.

On est une fois de plus en présence de la lutte des femmes pour accéder à la médecine. Mais à la différence que nous ne sommes pas chez les Canadiennes françaises. Le milieu dans lequel évolue Sarah Johnson est tout ce qu'il y a de plus représentatif de la bourgeoisie anglophone montréalaise. Or, le chemin qu'elle aura à parcourir est le même. Et, son entrée chez le Dr Ferris, personnage influent qui aurait dû lui ouvrir des portes, risquera plutôt de lui en fermer davantage.

 

Sarah - À l'ombre des hommes

Mylène et Jean-Pierre Wilhelmy

Libre Expression 384 pages, 32, 95$

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