Quatorzième titre à paraître aux Éditions Coups de tête, qui «est à la littérature ce que le rock est à la musique, Un chien de ma chienne de l'auteure Mandalian file dans la même voie que ses prédécesseurs, une structure narrative sous amphétamines et un univers sombre où cohabitent les thèmes chers à la maison: le sexe et la violence. Si l'on est amateur du genre, on risque d'apprécier ce nouveau titre, qui a le mérite d'ajouter à la sauce acide une langue maîtrisée, un vocabulaire choisi et des réflexions à propos.

«On n'obtient jamais un destin sur mesure, exactement comme on l'avait rêvé. Faut toujours que ça fasse un peu mal», observe d'ailleurs le narrateur, jeune homme obsédé par une fille à l'érotisme exacerbé, et qui se lance sur son chemin au risque de se frôler à un monde interlope qui n'entend pas à rigoler. Sur fond de vengeance (on la sent qui plane mais on ne sait jusqu'à la fin de quel côté elle va venir), le récit suit donc les cavalcades du narrateur aux trousses de sa dulcinée inconnue, exploitant l'éternel thème du désir sexuel sans mettre de gants blancs et dans l'habituelle imagerie crue (et souvent réductrice) de cette collection qui vise le jeune lectorat masculin.

L'auteure se risque toutefois à offrir en ouverture (et en épilogue) un texte impressionniste qui joue de contraste avec la dureté du propos, une belle idée. Pour les aficionados du genre.

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Un chien de ma chienne

Mandalian

Coups de tête, 112 pages, 10,95$

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