Martha Stewart, 1994

La passion des tartes

Martha Stewart, 1994

Certains diront que la cuisine est en train de glisser des livres à la télévision avec la profusion d'émissions de cuisine appuyées par des sites web. Mais quelques cuisiniers-vedettes - pas tous! - ont réussi à faire de leurs ouvrages papier bien autre chose que de simples manuels d'accompagnement pour leurs performances au petit écran. En fait, ces trois livres qui amènent nos vedettes près de nos fourneaux se sont installés dans nos cuisines à demeure et on ne cesse de les consulter. Car au-delà de leur charisme télé, ces trois auteurs sont de vrais pros des saveurs et de la vulgarisation. Oliver, Lawson et Stewart sont les trois principaux qui ont su, chacun avec leur personnalité bien distincte - Stewart la maîtresse de maison, Lawson la maman séductrice et Oliver le jeune cool - vraiment combiner la force du média électronique à la force de l'objet imprimé, pour ouvrir une nouvelle ère de beaucoup plus haut niveau dans la médiatisation de la cuisine.

River Cafe Cookbook

1996

Une autre des caractéristiques de notre ère, côté livre de cuisine, c'est que ces publications sont plus que de simples manuels parlant de mélanges et de cuissons, mais bien des manuels de style de vie. Et selon Lesley Chesterman, critique gastronomique à The Gazette - qui lit et teste des douzaines de livres de cuisine par année - rien n'est plus efficace et représentatif à cet égard que le River Cafe Cookbook, de Rose Gray et Ruth Rogers, du restaurant éponyme à Londres. "C'est plus que faire les recettes. On veut vivre le livre", dit la journaliste.

Pinardises

Daniel Pinard, 1994

«Moi j'aime bien les livres anglo-saxons, mais pour le Québec, c'est certain qu'on doit compter di Stasio et avant elle les Pinardises parmi les nouveaux classiques», affirme Louise Latraverse, comédienne et grande gastronome. À la télé, comme à la radio, comme dans ses bouquins, Pinard a été très efficace pour décoincer notre vision de la cuisine, faire sauter la rigidité des mesures, incorporer l'arbitraire du goût et ramener les saveurs d'abord et avant tout à la qualité des produits que l'on utilise.

Recettes vite prêtes

Donna Hay, 1999

Dans le monde du livre de cuisine anglo-saxon, il y a avant et après Donna Hay. Nos experts s'entendent pour dire que ses recettes méritent à peine qu'on en parle, mais pour ce qui est de la facture des livres, l'Australienne a transformé cet univers avec le stylisme épuré de ses ouvrages et surtout des photos hyperréalistes de plats. Après elle, tout le monde s'est mis à photographier la nourriture comme elle est et non plus comme elle devrait être.

Ont été consultés: Robert Beauchemin, anthropologue et critique gastronomique, Lesley Chesterman, critique gastronomique, Louise Latraverse, comédienne, gastronome.

Je sais cuisiner, de Ginette Mathiot, nous parle de produits qu'on ne connaît pas. The Joy of Cooking nous touche, mais en anglais, et la très classique Encyclopédie de la cuisine canadienne de Jehane Benoît demeure un classique mais est ancré dans une autre époque.

Et si les nouveaux classiques étaient ceux qui réussissent le mieux à répondre à la fois à nos goûts tournés vers l'Europe et l'Asie et à nos exigences pratiques nord-américaines?

Une petite crème brûlée ou des brownies, avec ça?

Péché de gourmandise

Nigella Lawson, 2001

�� la di Stasio

Josée di Stasio, 2004

Vendu à des dizaines et des dizaines de milliers d'exemplaires, ce livre est en train de redessiner le répertoire culinaire des Québécois. Si votre mère a appris à cuisiner avec Jehane, votre fils, lui, recevra probablement pour la première fois dans son nouvel appartement avec du boeuf à l'anis étoilé, un gigot braisé au romarin... Saveurs assurées, simplicité garantie, photos alléchantes. Le nouveau classique no 1 au Québec.

Toqué de cuisine

Jamie Oliver, 2004