Le romancier tchèque Arnost Lustig, 81 ans, a reçu jeudi à Prague le Prix Kafka 2008, qui a par le passé été décerné au poète français Yves Bonnefoy (2007), au Japonais Haruki Murakami (2006), au Britannique Harold Pinter (2005) ou à l'Américain Philip Roth (2001).

«Le succès est aussi dangeureux que l'échec, tout écrivain expérimenté le sait», a déclaré M. Lustig dont l'oeuvre prolifique tourne autour de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste, auquel il a survécu.

Depuis ses premiers ouvrages, La Nuit et l'Espoir (1957) et Diamants de la Nuit (1958), il met en scène des gens simples, des vieux et des jeunes, confrontés à une situation extrême.

Ses livres les plus connus, Dita Saxova (1962) et Prière pour Katerina Horovitzova (1964), mettent en scène des héroïnes féminines.

L'homme de lettres s'est exilé aux États-Unis après l'écrasement du Printemps de Prague par les chars soviétiques mais revient régulièrement dans son pays natal depuis la chute du communisme en 1989.

Pour lui, «Kafka était prophète. Il sentait que la société était malade, il voyait ce que les autres ne voyaient pas encore. C'est pourquoi ceux qui étaient au pouvoir, tous les puissants de ce monde, avaient peur de lui».

Né à Prague en 1883 et mort de la tuberculose en 1924 près de Vienne, Franz Kafka a passé l'essentiel de sa vie dans la capitale tchèque où il a écrit ses livres les plus célèbres La Métamorphose, Le Procès, Le Château.