D'être perpétuellement en lice pour le Nobel n'a en rien paralysé la plume de Jean-Marie Gustave Le Clézio, qui publie à rythme régulier depuis plus de 40 ans sans jamais sacrifier à la qualité.

Même qu'on entend régulièrement à son sujet qu'il fait partie de ces écrivains se bonifiant avec le temps, comme un bon vin. Le magazine Lire l'a d'ailleurs désigné comme le «plus grand écrivain français vivant» en 1994.Voici quelques titres incontournables dans une oeuvre comptant une cinquantaine de publications. À noter que le dernier roman de l'écrivain, Ritournelle de la faim (Gallimard) vient tout juste d'arriver en librairie.

Le procès-verbal (1963)

À 23 ans, Le Clézio fait une entrée fracassante en littérature avec ce premier roman qui lui vaudra le prix Renaudot. Il raconte l'histoire d'Adam Pollo, un jeune homme qui choisit de se retirer du monde et de vivre volontairement dans la marginalité.

Désert (1980)

Le Clézio remporte le Grand prix Paul-Morand de l'Académie française avec ce roman que certains considèrent comme son chef-d'oeuvre. Il met en scène Lalla, jeune Maure qui, bien que vivant dans un bidonville, n'a de cesse d'être appelée par le désert qu'elle aime de façon mystique.

Poisson d'or (1997)

«Le Clézio est l'homme de la pitié, de la beauté, et du secret. Il s'intéresse au particulier, au sens des choses et des hommes, à la description de la beauté du monde, à la liberté, et naturellement à l'amour des êtres victime, écrivait notre critique Jacques Folch-Ribas. Laïla, dans ce Poisson d'or, est un exemple superbe, une cristallisation des thèmes qui intéressent Le Clézio. Ainsi le désert, ce sera, cette fois, le Maroc dont sa femme est originaire, mais ce sera aussi Paris et sa misère.»

Révolutions (2003)

«Un roman autobiographique remarquable où le lecteur, happé par les tourbillons de l'Histoire, traverse les siècles et les continents à un rythme effréné, estimait notre collaborateur Elias Levy dans sa critique. Mêlant avec une dextérité littéraire chroniques familiales, récits historiques et fragments autobiographiques, cet écrivain hanté par les réminiscences de son enfance relate dans ce roman allégorique l'épopée de ses ancêtres.»

L'Africain (2004)

Avec ce livre dédié à son père, Le Clézio ravit encore notre critique Jacques Folch-Ribas: «Ce n'est pas un petit livre, parce qu'il est à la gloire de ce père avec lequel, dit le fils, je me suis mal conduit, qui méritait cent fois cet hommage et cette amitié, la forme la plus haute de l'amour.»