Un «tuyau» du comédien Jean-François Pichette: «Les bibliothèques publiques sont des lieux conviviaux de diffusion de tous les savoirs». Et à l'intention de tous les groupes d'âge, comme les hommes et les ados, particulièrement ciblés pour la Semaine des bibliothèques publiques dont M. Pichette, une des vedettes de Belle-Baie, est le porte-parole.

Cette 10e Semaine des bibliothèques publiques se tiendra du 18 au 25 octobre dans l'ensemble des 900 bibliothèques publiques du Québec et proposera quelque 300 activités destinées à tous les publics, du conte-pyjama-party avec doudoune au café littéraire, de l'atelier d'écriture à la rencontre d'auteur, telle Marie Laberge à Kirkland le 22 octobre, Marie-Sissi Labrèche à Verdun et François Barcelo à Duvernay, le lendemain (voir le programme complet sur www.bpq.org). C'est sans parler des nombreuses activités liées à l'Halloween (samedi 25) dont certaines n'ont que peu à voir avec les livres ou la lecture...

À première vue seulement, explique Suzanne Payette, présidente de l'Association des bibliothèques publiques du Québec et bibliothécaire à Brossard. « L'objectif recherché est toujours de faire découvrir nos collections. Par exemple, nous avons organisé chez nous un atelier de sushis qui voulait, au-delà de la technique, amener les gens à explorer nos collections asiatiques et la culture de l'Asie dans son ensemble. »

Mme Payette insiste sur le fait que les bibliothèques « ne sont pas du tout des lieux réservés aux lettrés » et que tout le monde peut y trouver son profit quels que soient son âge ou ses champs d'intérêt.

À cet égard, la priorité « à court terme » des bibliothèques publiques est de compléter la mise en réseau de toutes les institutions, la principale difficulté de cette vaste opération étant de nature informatique : « Tout le monde doit adopter le même langage ». À plus long terme, les bibliothèques devront définir une approche commune sur la diffusion de l'édition électronique qui offrira « un grand choix de collections à télécharger ». La convivialité, ici aussi, reste à l'ordre du jour. Pour l'heure les bibliothèques possèdent 18 millions de documents et procèdent annuellement à 40 millions de prêts à quelque 2 millions d'abonnés.

Interrogée par ailleurs sur les inquiétudes exprimées récemment par l'Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) quant à la place du livre québécois dans les politiques d'achat des bibliothèques subventionnées, Mme Payette a exposé des vues claires. « À mon avis, le question touche plus les subventions du ministère de l'Éducation aux écoles. Les subventions que reçoivent les bibliothèques publiques sont proportionnelles au nombre de livres québécois qu'elles acquièrent. C'est un incitatif puissant. » À noter : 80 % du budget des bibliothèques publiques vient des municipalités.

Par contre, explique encore Suzanne Payette, les bibliothèques « joueraient mal leur rôle de diffuseurs de la culture en se limitant au seul livre québécois ». « Aujourd'hui les gens explorent les littératures et les livres du monde entier ; les jeunes voyagent et reviennent avec des demandes sur toutes sortes d'ouvrages. Il ne faut pas se cloisonner. »

Qu'ils préfèrent les livres québécois ou étrangers, les usagers présents et futurs des bibliothèques publiques savent qu'ils peuvent profiter d'un autre « méchant tuyau » de Jean-François Pichette : « C'est gratuit. »

La 10e Semaine des bibliothèques publiques, du 18 au 25 octobre. Infos : www.bpq.org