Ingrid Betancourt a exprimé jeudi son intention de s'isoler à compter de l'an prochain pour tenter d'écrire un livre sur l'épreuve qu'elle a traversée dans la jungle colombienne.

«C'est un devoir d'apporter un témoignage avec un esprit constructif», a confié l'ex-otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans un entretien accordé à l'Associated Press.«À partir de l'année prochaine, je vais m'isoler complètement pour être capable d'écrire», a précisé la Franco-colombienne. «Ce sera le meilleur moyen» pour moi de me venir en aide; «si je suis capable de le faire, je vais écrire un livre sur mon enlèvement».

Prise en otage en février 2002 par les FARC au moment où elle faisait campagne pour la présidentielle colombienne et secourue en juillet dernier par l'armée colombienne avec 14 autres otages, Ingrid Betancourt a exclu de faire à nouveau acte de candidature à la magistrature suprême.

Elle a également évité d'afficher la moindre volonté de vengeance envers ses anciens ravisseurs.

Ingrid Betancourt a accordé l'entrevue à Oviedo, une ville du nord de l'Espagne, où elle recevra vendredi le Prix de la Concorde remis par la fondation Prince des Asturies.

Âgée de 46 ans, l'ancienne otage des FARC est honorée dans la catégorie saluant les personnalités qui agissent pour la paix ou luttent contre la pauvreté, l'injustice ou la maladie.

L'objectif immédiat d'Ingrid Betancourt est d'oeuvrer en faveur de la libération de centaines de personnes toujours retenues par les guérilléros. La politique, dit-elle, ne l'intéresse pas. «Ce n'est pas dans mes projets et je ne pense pas que ce soit important», souligne-t-elle.

À l'heure actuelle, Ingrid Betancourt vit en France et ne peut pas retourner en Colombie en raison de menaces de mort, mais elle souhaite y revenir le plus tôt possible.

Au cours de l'entretien, elle a insinué qu'elle ne pensait pas que le président Alvaro Uribe était l'homme qu'il fallait pour négocier la paix en Colombie. «Je pense que négocier peut être constructif pour mon pays», a-t-elle confié. «J'espère que c'est compris».