Comme des animaux, le premier roman d’Eve Lemieux, nous a fait découvrir une nouvelle voix littéraire québécoise percutante, crue, exposant sans tabou une génération exaltée et désabusée en perte de repères.

On s’attendait donc à recevoir une bonne droite sur la mâchoire avec ce nouvel opus, justement intitulé Mercure plein la gueule, sans se tromper. Cette fois, l’autrice, qui est également actrice, offre une plongée derrière les apparences lisses du monde de la télévision et du cinéma, où la cocaïne, la MDMA, l’alcool et le sexe se consomment sans demi-mesure.

L’histoire est racontée à travers la figure tourmentée de Marie Mercure, une actrice que tout le monde s’arrache mais qui en arrache en réalité. Intense, incontrôlable, colérique, jalouse, elle est consumée jusqu’à la folie par sa passion amoureuse pour Émile, son partenaire de jeu dans une série jeunesse. Entre son présent tourmenté, où elle ne peut accepter la fin de leur relation toxique, et le passé, où elle se vautre dans leur histoire encore et encore, la comédienne s’effrite peu à peu, s’enlise dans les ténèbres, sans pouvoir arrêter sa course autodestructrice. Un roman brutal qui suinte la détresse et offre un regard grinçant sur le vedettariat, qu’on lit le cœur battant, à la fois effaré et fasciné par ce personnage qui brûle la rétine comme un soleil ardent, mais où on cherche cette sombre poésie exutoire qui faisait la force de Comme des animaux.

Mercure plein la gueule

Mercure plein la gueule

XYZ

256 pages

7,5/10