Yasmina Khadra a travaillé trois ans sur Les vertueux. Le résultat est là : une fresque magnifique sur l’Algérie. Un des meilleurs romans de l’écrivain algérien qui pourrait bien, un jour, être adapté au cinéma, comme l’ont déjà été quatre de ses livres.

Yacine, un berger du Sahara, raconte comment et pourquoi il s’est retrouvé dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, comment il s’en est tiré... avant que les épreuves et les désillusions ne s’abattent sur lui à son retour au pays. Il n’est pas nécessaire d’en révéler plus sur cette épopée, tant la découverte, page après page, de ce voyage au cœur de l’histoire algérienne est une pure merveille. Un livre qui apaise, inspire, voire construit.

On retrouve dans Les vertueux la langue française maîtrisée, florissante et plaisante de Yasmina Khadra (L’attentat, Les agneaux du Seigneur, L’écrivain, Les hirondelles de Kaboul) qui s’y fait philosophe et nous ouvre les yeux. Car le roman – historique, politique, social – est aussi une histoire d’amours. Avec un s.

L’amour de son prochain. L’amour de sa moitié. L’amour de la vie, cette rivière parfois chantante, parfois crue déchaînée. Mais Yasmina Khadra prône aussi l’amour de l’amour. Cet état d’esprit de ceux qui « passent leur existence à porter la lumière partout où l’obscurité menace de transformer le jour en nuit ». Un roman sur hier, donc, mais aussi sur l’espoir que demain, se lèvent toujours les vertueux. Pour éviter le pire...

Les vertueux

Les vertueux

Mialet Barrault

544 pages

9/10