(New York) Des figures du monde littéraire américain, comme les écrivains Paul Auster et Gay Talese, se sont rassemblées à New York vendredi pour une lecture publique de l’œuvre de Salman Rushdie, en soutien à l’auteur britannique poignardé la semaine dernière.

Plus d’une douzaine d’écrivains prestigieux, dont des amis et collègues de M. Rushdie, se sont exprimés sur les marches de la grande bibliothèque publique de Manhattan. L’auteur a été invité à suivre l’évènement en ligne depuis sa chambre d’hôpital.

Le 12 août, l’auteur des Versets sataniques a été poignardé à plusieurs reprises notamment au cou et à l’abdomen dans la petite ville de Chautauqua dans l’État de New York, lieu d’un festival littéraire annuel. Il avait été évacué en hélicoptère vers un hôpital et avait dû être brièvement placé sous respirateur avant que son état ne s’améliore.

PHOTO YUKI IWAMURA, ASSOCIATED PRESS

Paul Auster

Gay Talese, portant son traditionnel chapeau, a lu un extrait du roman La maison Golden, tandis que l’écrivain irlandais Colum McCann a récité un passage de l’essai Out of Kansas, publié par Salman Rushdie dans la revue New Yorker en 1992.

M. Rushdie « s’est toujours montré à la hauteur du moment », a déclaré M. McCann. « Je pense qu’il aura quelque chose de profond à dire », une fois rétabli, a-t-il poursuivi.

Salman Rushdie avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des Versets sataniques en 1988, conduisant l’ayatollah iranien Khomeiny à émettre une fatwa réclamant son assassinat.

PHOTO YUKI IWAMURA, ASSOCIATED PRESS

Gay Talese, portant son traditionnel chapeau, a lu un extrait du roman La maison Golden.

L’auteur d’une quinzaine de romans, récits pour la jeunesse, nouvelles et essais écrits en anglais avait été contraint de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cachette en cachette.

Arrêté immédiatement après les faits, l’agresseur de M. Rushdie, Hadi Matar, Américain d’origine libanaise de 24 ans, a plaidé jeudi non coupable de tentative de meurtre et d’agression lors d’une première comparution après son inculpation par un grand jury.

« Pas même une lame à travers la gorge ne pourrait faire taire la voix de Salman Rushdie », a affirmé vendredi Suzanne Nossel, présidente de l’association de défense des écrivains dans le monde, PEN America, à l’origine du rassemblement.