Deux fois par mois, une personnalité publique nous confie quelles sont ses lectures du moment. Cette semaine, l’autrice et comédienne Gabrielle Boulianne-Tremblay, dont le premier roman, La fille d’elle-même, a remporté le Prix des libraires et sera adapté au petit écran.

La détresse et l’enchantement

« C’est l’autobiographie de Gabrielle Roy ; un livre qui m’a accompagnée sur plusieurs mois, volontairement, parce que c’était tellement immersif. On a vraiment l’impression d’être avec Gabrielle ; elle nous tend la main, on la suit à travers ses péripéties, ses aventures – parfois rocambolesques, parfois très méditatives. Pour moi, ç’a été un genre de guide dans des moments plus difficiles de ma vie parce que ça m’aidait à faire attention au moment présent. Il me reste encore 10 pages que je n’ai pas lues, mais c’est volontaire : c’est parce que je suis tellement attachée à son écriture que je ne veux pas la quitter. Gabrielle a ce don de voir la beauté même dans l’adversité. »

La détresse et l’enchantement

La détresse et l’enchantement

Boréal

Niko

« J’étais vraiment curieuse de lire le récit de ce petit Niko qui a 6 ans et qui est né dans la guerre. C’est un environnement très hostile, mais c’est tout ce qu’il connaît. [...] C’est un enfant qui s’accroche à toutes les petites choses qui peuvent l’aider. Pour lui, jouer avec un aspirateur, c’est quelque chose d’extraordinaire. Il s’invente un monde dans son petit appartement, alors que les bombes éclatent un peu partout. C’est une histoire qu’on suit en duo – la dualité du père qui doit faire des choix déchirants et l’enfant qui va être bousculé. J’ai eu l’impression de voir un film : l’écriture est très cinématographique et nous plonge dans l’action. »

Niko

Niko

La Peuplade

La patience du lichen

« Noémie, c’est une amie, mais c’est surtout une grande écrivaine, une grande poète. Elle a travaillé énormément sur ce recueil-là, elle est allée sur le terrain repêcher des témoignages, des récits des gens de la Basse-Côte-Nord et elle en a fait comme une épopée, je dirais, parce que c’est très dense comme livre de poésie. On entend les voix de chaque personne qu’elle rencontre. C’est fait avec une douceur, un respect et une intégrité touchante. On sent beaucoup d’empathie et de volonté de transmettre un savoir, un vécu qui n’est pas nécessairement tout le temps raconté. C’est vraiment une écriture qui se révèle dans toute sa lenteur. J’y retourne souvent, parfois juste pour relier un ou deux poèmes. »

La patience du lichen

La patience du lichen

La Peuplade