(Paris) Le dictionnaire Le Robert, qui avait fait entrer dans sa version en ligne le pronom « iel » et sa variante « ielle », a annoncé mercredi qu’il avait fait disparaître cette graphie féminisée pour sa version imprimée.

« Iel », pronom personnel à mi-chemin du masculin « il » et du féminin « elle », est défini dans Le Robert en ligne depuis novembre. L’éditeur a annoncé l’avoir fait entrer dans son édition 2023 du Petit Robert.

Au départ, Le Robert précisait sur son site internet « On écrit aussi ielle, ielles ». Mais ces variantes ne sont plus données.

La définition de ce mot « rare » est : « Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier (iel) et du pluriel (iels), employé pour évoquer une personne, quel que soit son genre ».

Ce nouveau pronom personnel divise ceux qui le rejettent en bloc, et ceux qui l’estiment indispensable pour atténuer la prédominance du masculin dans la langue française.

« Je pense que ça a été un coup de pub du Robert, […] une bonne occasion pour attirer l’attention », disait en février la secrétaire perpétuelle de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse.

Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait dit en novembre soutenir « évidemment » l’initiative d’un député de la majorité présidentielle, qui demandait à l’Académie française de se prononcer officiellement.

Généralement plus prudent dans son intégration de mots nouveaux, le dictionnaire concurrent du Robert en France, le Larousse, n’a pas sauté le pas.

Parmi les termes qui font leur entrée dans le Petit Robert, on trouve « NFT » (jeton non fongible en français) ou « woke » comme dans le Larousse, mais aussi « chiller », « dégenrer », « écoanxiété », « gênance » ou « performer ».

George Floyd, tué par la police américaine en mai 2020, le mouvement Black Lives Matter, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, l’entrepreneur Elon Musk ou encore l’actrice Valérie Lemercier sont parmi les nouveaux venus dans les pages des noms propres.