Dans Brasiers, son deuxième roman, Marc Ménard abordait le sujet du nazisme et remettait en question les limites de la justice qu’on décide de se faire soi-même, à travers un récit assez prenant, entre roman noir et psychologique.

Avec Un automne rouge et noir, il nous transporte cette fois dans les années 1930 au Québec, qu’on découvre à travers le personnage de Stanislas, qui vit dans la misère noire avec sa mère et sa famille depuis que son père est mort et qui peine à trouver un travail. Sur fond de déchirement politique – la montée du fascisme, d’un côté, et celle du communisme, de l’autre –, alors qu’État et Église entretiennent des relations incestueuses et que la corruption est chose commune, le jeune homme tente de faire son chemin dans cette existence rude à l’horizon bouché.

Pendant ce temps, il se lie d’amitié avec Alice, une jeune femme qui travaille dans une librairie communiste et dont il est secrètement amoureux, et avec son oncle Arthur, un anarchiste affirmé. Ensemble, ils entreprendront de faire son éducation. De l’autre côté, son voisin Roméo, dit Le Pendu, lui vante plutôt les idées antisémites de l’homme politique Adrien Arcand, et l’entraîne dans ses affaires louches. Pris entre l’arbre et l’écorce, Stanislas devra apprendre à penser par lui-même, hors des carcans politiques et religieux de l’époque, et devra faire face à la brutale réalité des choses.

Un récit assez sombre aux ressorts dramatiques bien ficelés, porté par une plume mélancolique, où l’espoir demeure une chimère et qui décrit bien une époque peu reluisante de notre histoire, mais dont la conclusion nous laisse un peu sur notre faim.

Un automne rouge et noir

Un automne rouge et noir

Tête Première

224 pages

6/10