On s’était si bien laissé entraîner par le précédent roman de cet auteur américain (Noyade, paru en 2020) qu’on était très curieuse de découvrir ce titre qui n’est que son deuxième traduit en français.

J. P. Smith, qui est également scénariste, a publié près d’une dizaine de romans et son premier métier déteint sur ses écrits. Comme Noyade, La médium est le genre de livre qui ferait un excellent scénario de film d’épouvante, un peu à la Stephen King – les scènes sanglantes en moins ! On navigue ici entre suspense et surnaturel, et le résultat est un thriller psychologique intense qui, au-delà du fait de nous tenir en haleine, nous met carrément mal à l’aise.

Kit Capriol est une actrice endettée et au chômage, qui vit seule à Manhattan depuis qu’elle a perdu son mari dans les attentats du 11-Septembre et que sa fille adolescente est dans le coma. Pour joindre les deux bouts, elle prétend être médium et contacte des gens endeuillés qu’elle repère par l’intermédiaire des avis de décès publiés dans le New York Times. Si cette méthode s’est jusque-là révélée un bon moyen de subsistance, les ennuis surviennent lorsqu’elle apprend que deux policiers enquêtent sur elle. Des évènements étranges commencent alors à se produire au même moment. Où se situe la frontière entre le réel et l’imaginaire ? Kit en vient à douter de sa propre santé mentale alors que l’auteur nous embourbe dans son piège. En résulte une lecture captivante qui réussit brillamment à susciter la peur, malgré une trame qui réveille une vague impression de déjà-vu.

La médium

La médium

Gallimard

384 pages

7/10