Voici un titre qui mérite l’attention en ce début d’année, d’autant plus qu’il est passé sous le radar l’automne dernier. Dans ce recueil dédié à la fille de l’autrice, on trouve ce sous-titre : chant pour l’enfant qui revient. C’est à la fois à elle-même, à sa descendance et à toutes les femmes que la poète trop discrète, mais remarquable, Diane Régimbald écrit et invite à l’action.

Le verbe s’est fait chair, le verbe s’est fait clair. Dehors le gris, dehors la crise, en dedans le ressenti, l’impératif et la lumière. Il y a urgence, il y a danger. Les 66 poèmes supportent la pensée qui, pour une fois, est indissociable du geste. Diane Régimbald atteint le sommet d’un art passé par des rêves noirs, l’insensé et les cendres dans une forme qui renouvelle sa démarche.

Au plus clair de la lumière, c’est une main tendue, un regard partagé, une route à prendre ensemble. Sans ne rien refuser des nuages, ni ne plus craindre le feu et à ne pas fuir la bête pour repeindre le ciel du bleu qui apaise, afin d’être et d’aimer à cœur ouvert.

Chaque poème est une petite histoire de courage pétrie de doutes et de folie qui s’inscrit, toutefois, dans une volonté imparable de mouvement. Usant d’une langue franche et précise, chaque texte est accompagné, en bas de page, d’une liste de verbes, autant de réponses à l’ignorance aveugle du monde.

Il n’y a d’autres dieux ici que la divine poésie, l’écriture « qui ouvre les fractales ». Face à l’obscurité, la peur et la honte, Diane Régimbald se tient bien droite.

L’enfant reviendra toujours, nous invitant à marcher dans ses pas.

Au plus clair de la lumière

Au plus clair de la lumière

Noroît

78 pages

8/10