Frédéric Beigbeder célèbre ces jours-ci le trentième anniversaire de sa carrière d’écrivain, mais il n’est pas seulement un auteur, c’est aussi un grand lecteur. Critique littéraire au Figaro, on peut également l’entendre à l’émission Le masque et la plume sur France Inter.

Dans Dernier inventaire avant liquidation, publié en 2001, il revenait sur une liste des 50 chefs-d’œuvre de la littérature choisis par les Français. Dans Bibliothèque de survie, il nous propose son top 50 personnel, des livres choisis pour leur qualité littéraire (on y retrouve la Québécoise Marie-Ève Thuot, Deborah Levy et Virginie Despentes aux côtés d’Alain Fournier et de Mirbeau…), mais aussi pour leur capacité à déranger. Car au-delà de la banale liste, cet essai de Beigbeder est un prétexte pour s’inscrire dans le débat de l’heure, soit le combat entre les « woke », d’une part, et les pourfendeurs de la « cancel culture », de l’autre.

En bon Français héritier des Lumières, Beigbeder nous livre son plaidoyer à la défense de la littérature (est-elle en danger ? À part quelques exemples anecdotiques, il ne nous convainc pas) et compare les débats idéologiques de l’heure aux mesures sanitaires de la pandémie. Son coup de gueule n’amène pas le débat beaucoup plus loin, malheureusement. Alors pourquoi lirait-on ce livre dans lequel chaque œuvre ne mérite qu’une page ou deux, trois dans le meilleur des cas ? Parce qu’on aime le badinage de Beigbeder, qui possède, malgré tout, une vaste culture littéraire ? Si ça vous branche, alors allez-y.

En librairie le 10 juin

Bibliothèque de survie

Bibliothèque de survie

Éditions de l’Observatoire

161 pages

6/10